"Une histoire de vie ou de mort pour les personnes qu'on aide" : 182 ONG manifestent à Paris pour protester contre les coupes budgétaires annoncées sur l'aide au développement
Elles craignent l'"effet domino" : quand le premier tombe, il entraîne les autres dans sa chute... Près de 200 ONG étaient mobilisées à Paris, mardi 19 novembre, pour défendre les budgets d'aide au développement. Une question de vie ou de mort pour certaines d'entre elles et surtout pour des centaines de milliers de personnes dans le monde qui en dépendent.
Le projet de budget 2025 prévoit, en effet, une baisse drastique des aides destinées aux pays pauvres. Plus d'un tiers du budget serait ainsi supprimé, soit autour de deux milliards. Une politique qui ne sera pas sans incidence sur le terrain.
Deux milliards en moins, soit 30% de l'aide au développement, cela signifie des ONG en difficulté mais surtout des personnes qui seront laissées sur le bord de la route dans le monde, explique Pauline Pruvost, de Solidarités international : "C'est surtout une histoire de vie ou de mort pour les personnes qu'on aide. Nos opérations se font dans des contextes de crises, de catastrophes naturelles, de déplacements forcés."
"C'est une erreur de reculer sur ces sujets-là"
Mise en danger des populations et faute politique, renchérit Adrien Sallez d'ASMAE, l'ONG de Sœur Emmanuelle : "Le recul, c'est ni le développement, ni la solidarité, ni le bonheur. On a besoin des autres pour se développer et ça a un intérêt aussi économiquement, politiquement, sociétalement, à la fois pour l'Europe et pour la France. Donc, c'est une erreur de reculer sur ces sujets-là."
Et que dire de promesse de la France qui s'était engagée à consacrer 0,7% de sa richesse à son aide extérieure ? Un taux jamais atteint et engagement non tenu, déplore Laura Audouard, de l'ONG Plan international : "Le président Emmanuel Macron s'est exprimé à nombre de reprises en appelant à un choc financier pour le développement à la tribune des Nations-unies, en demandant plus d'argent des Etats. Il est temps qu'aujourd'hui, la France tienne sa parole sur la scène internationale."
Enfin, on peut s'inquiéter directement de la survie de certaines ONG : le secteur emploie 50 000 personnes en France.
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