Crise de la construction immobilière : les facteurs sont à la fois "structurels et conjoncturels" pour une membre du Conseil supérieur du notariat

Elodie Fremont était invitée sur franceinfo, vendredi 26 avril.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Nexity a annoncé la suppression de 502 postes pour faire face à la crise de la construction immobilière, photo d'illustration. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Les facteurs de la crise de la construction immobilière sont "structurels et conjoncturels" pour Elodie Fremont, notaire à Paris et membre de la commission de conjoncture immobilière au Conseil supérieur du notariat (CSN). Invitée vendredi 26 avril sur franceinfo, elle réagissait à l'annonce de Nexity de supprimer 502 postes pour faire face à la crise de la construction immobilière.

A la question de savoir pourquoi il y a si peu d'achats de logements neufs, la notaire répond que "les indicateurs ne sont pas bons" et que c'est donc "très compliqué d'envisager de façon positive un avenir propice et ce rapidement". Elle rappelle que cette crise du neuf s'ajoute à celle de l'immobilier dans l'ancien "qui dure depuis deux ans". Elle craint que celle des logements neufs ne dure longtemps : "Quand on arrête un paquebot neuf, ça met beaucoup plus de temps à être relancé, autrement dit c'est plutôt des vagues de 5 à 7 ans".

"Contraintes administratives, contraintes de chantiers, coûts de matières premières"

Pour expliquer le blocage dans le marché du neuf, Elodie Fremont avance que "ce secteur de logements souffre du coût du foncier [...] qui a augmenté de façon considérable". "Parce qu'avant de construire, poursuit-elle, il faut acheter les mètres carré de terrain à construire". Et ceci s'ajoute à "l'augmentation des contraintes administratives, des contraintes de chantier, de coûts de matières premières... Tout ça provoque des constructions en moins et donc des logements en moins pour les particuliers et donc on va arriver dans une crise compliquée du logement", alerte-t-elle.

Concernant la baisse des taux d'intérêts, la notaire rappelle que les "espoirs ont été déçus après les précédentes annonces de la BCE". Alors "oui peut-être que le taux d'intérêt va baisser, je n'ai pas de boule de cristal mais ce qui est sûr c'est qu'on ne retrouvera pas des taux à 0,95% qu'on a connus pendant la période du Covid". Elodie Fremont craint que le marché du neuf échappe à une frange de la population, "puisqu'il y a des gens qui pouvaient acheter en empruntant à 0,95% mais qui ne peuvent pas en empruntant à 4%".

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