Comme chaque jour, le Soir 3 vous emmène découvrir un terroir d'outremer. Direction la Guyane, où l'accès aux soins est un immense défi.
Le fleuve Maroni (Guyane) se fait capricieux. Sur des pirogues, médecins et sages-femmes se rendent dans des villages pour prêter main-forte aux infirmiers sur place. "Ça permet de médicaliser cette zone qui est plus en amont où un infirmier est présent 24h/24 mais où il n'y a un médecin que tous les 15 jours", précise la médecin française Mondane Berthault. À Antécume-Pata, il y a 800 habitants. L'hôpital le plus proche est situé à 2h30 de pirogue. Au centre de soins, le docteur enchaîne les consultations. Et c'est le médiateur médical qui assure la traduction. Le premier dispensaire a été construit par un Lyonnais, devenu chef amérindien après avoir suivi une formation d'aide-soignant/infirmier. "À l'époque, il y avait beaucoup de problèmes de santé, beaucoup de tuberculose, beaucoup de paludisme. Il n'y avait pas de mission officielle dans les années 1960, révèle André Cognat, fondateur du village d'Antécume-Pata.
2 500 personnes soignées par an
Aujourd'hui, ce sont plutôt les maladies chroniques comme le diabète qui sont en augmentation et nécessitent un suivi régulier. Le médiateur médical de la ville bat le rappel. Il faut aussi faire avec les habitudes et les coutumes locales comme des cérémonies et rites et qu'il faut accepter. Les infirmiers sont surtout préoccupés par les femmes enceintes. Au huitième mois, les femmes sont généralement évacuées vers Cayenne, cependant certaines refusent de quitter le village. En Guyane, ces missions-pirogue permettent de soigner plus de 2 500 personnes par an.
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