Colère des agriculteurs : les apiculteurs dénoncent "une forte hausse des importations" et la mise en pause du plan Ecophyto
Il y a une odeur de fumée en plein centre-ville de Lyon, où les apiculteurs sont de sortie en tenue et avec leurs fumoirs : "Le gouvernement nous enfume. Donc aujourd'hui, c'est nous !" Un millier de ruches ont été disposées place Bellecour dans la matinée du lundi 5 février. Ils se mobilisent pour demander un revenu plus décent face à la concurrence étrangère, et notamment le miel d’Ukraine qui bénéficie de la suppression des droits de douane.
Ces agriculteurs peinent à écouler leurs stocks. "Depuis deux ans, il y a une forte hausse des importations", dénonce Patrick Boussard président du Syndicat des apiculteurs professionnels en Auvergne-Rhône-Alpes (Sapaura). Il possède 200 ruches dans le nord de la Drôme. "On est passé de 20 000 tonnes à 35 000 tonnes. On a baissé les droits de douane sur le miel importé d'Ukraine, on les a même supprimés."
"Les prix sont extrêmement compétitifs à moins de 2 euros, alors que nous, notre prix de revient, en l'occurrence mon prix de revient est à 8 euros. Je ne peux pas lutter contre ça. Sur les 18 à 20 futs que je vends tous les ans, j'en ai vendu six."
Patrick Boussard, président du Sapauraà franceinfo
"Il y a un gros travail à faire sur l'étiquetage, ajoute Sylvain Robert, apiculteur à Saint-Chamond dans la Loire. La provenance, les pays, c'est souvent marqué en tout petit. Ça trompe effectivement le consommateur."
Ces apiculteurs sont également vent debout contre le plan du gouvernement post-blocage des agriculteurs, qui conduit à un recul sur le plan Écophyto. "Ce qu'on sait, c'est que les pesticides ne s'arrêtent pas au bord du champ quand ils sont répandus. Ils vont aussi dans les parcelles sauvages, indique Thomas de Gaudemar, producteur ardéchois. La suspension du plan Ecophyto, cela ne nous paraît pas aller dans le bon sens non plus pour soutenir la filière locale." Ces apiculteurs demandent des mesures d'urgence avant l'été.
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