Colère des agriculteurs : les difficultés des exploitations françaises en chiffres

En France, si la colère des agriculteurs rassemble les professionnels, les exploitations agricoles ont des situations variées. Taille, évolution, rémunérations… Quel est le profil des exploitations françaises ces dernières années ?
Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Vue aérienne de la campagne française et des champs des agriculteurs. Les paysans dans la tourmente ont déjà été chantés par le passé. (Illustration) (PAVLIHA / E+ / GETTY IMAGES)

Alors que le mouvement de colère des agriculteurs se poursuit et s'étend partout en France, les profils des manifestants sont très divers. Les professionnels n'ont pas tous le même revenu et leurs exploitations n'ont pas toutes la même taille.

La majorité des exploitations en France - environ un tiers - sont des petites fermes, de moins de 20 hectares. À leur tête, on retrouve souvent un exploitant - dont la moyenne d’âge est autour de 51 ans - et qui est, la plupart du temps, seul. Presque huit fermes sur dix sont gérées par une seule personne. À l’inverse, il y a aussi les très grandes exploitations : celles de plus de 200 hectares. Elles restent peu nombreuses en France mais ce sont les seules dont le nombre progresse ces dernières années, notamment portées par la culture des céréales (blé, maïs, orge) qui nécessite de très grands champs.

Le nombre de fermes divisé par quatre depuis les années 70

Il y a de moins en moins de fermes en France, c'est une tendance nette ces dernières années. Dans son dernier recensement, en 2020, le ministère de l'Agriculture en a compté environ 400 000. C'est 100 000 de moins qu'il y a 10 ans. Et la tendance n'est pas nouvelle, le nombre de fermes a été divisé par quatre depuis les années 70.

En cause, notamment, une forte vague de départs à la retraite il y a une trentaine d'années, mais aussi les regroupements des exploitations. Si le nombre de fermes a diminué, la surface agricole en France, elle, est restée stable et représente toujours à peu près la moitié du territoire. Cela signifie que les exploitations, de moins en moins nombreuses, sont de plus en plus grandes, souvent reprises par le voisin.

Les éleveurs les plus en difficulté

Ce sont les éleveurs qui ont connu le plus de difficultés ces dernières années. D'après le dernier recensement agricole, les deux tiers des fermes qui ont disparu étaient spécialisées en élevage, en particulier bovin. Cela peut s'expliquer, en partie, parce que c'est l'une des spécialités agricoles parmi les moins rémunératrices et où les conditions de travail sont particulièrement exigeantes.

À l’inverse, les grandes cultures de céréales mais aussi la culture des fruits et légumes ou encore le maraîchage - qui peuvent se faire sur de plus petites surfaces - gagnent du terrain, portés notamment par le bio et la vente en circuit court.

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