Colère des agriculteurs : "On fait tout pour consommer le moins possible", assure un maraîcher opposé à la hausse du GNR

Le prix du gazole non routier a augmenté ces derniers mois. Et s'il devait être surtaxé, comme l'envisage le gouvernement, ce serait une catastrophe financière, témoigne cet agriculteur breton.
Article rédigé par franceinfo
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Une manifestation d'agriculteurs près de Rennes, le 24 janvier 2024. (KEVIN STORME / MAXPPP)

Le tracteur, c’est presque la deuxième maison de Damien Roué. "On y passe entre dix et 15 heures par jour des fois. On passe plus de temps dans notre tracteur que dans notre lit, ça c'est sûr", ironise ce producteur de choux fleur et de brocolis installé à Plougoulm (Finistère). Le maraîcher s’est endetté l’an dernier pour acheter celui qu'il conduit actuellement. Un investissement de 150 000 euros indispensable à son travail, explique-t-il : "Faire les récoltes, les livraisons, les plantations, on ne peut rien faire sans un tracteur".

Comme de nombreux agriculteurs en France engagés dans un bras de fer avec le gouvernement, Damien Roué s'oppose à la hausse de la taxe sur le GNR (gazole non routier). Car pour faire avancer cette grosse machine, il faut du carburant, beaucoup de carburant : "Avec un tracteur, normalement, c'est prévu pour faire un plein par jour, c'est 300 litres par jour". Ce qui représente, à la fin de la semaine, "entre 2 000 et 3 000 euros".

Le prix du GNR, comme celui du gazole classique a lui aussi augmenté ces derniers mois. Si, en plus, il devait être surtaxé, ce serait alors une catastrophe financière, assure l'agriculteur breton. Il se dit toutefois conscient de la nécessité pour sa profession de faire des efforts pour réduire sa consommation en énergie fossiles : "On l'entend, mais on n'a pas le choix. On fait tout pour consommer le moins possible et on n'a pas d'autres solutions".

"Faut un truc qui tienne la route"

Des tracteurs électriques ont été lancés récemment sur le marché mais selon Damien Roué, la technologie n'est pas encore à la hauteur. "Des autonomies de cinq, six heures par jour pour un agriculteur, ça va être un peu compliqué, explique-t-il. Faut un truc qui tienne la route et un budget abordable." À défaut d’alternative, le jeune agriculteur espère pouvoir continuer à faire le plein de son tracteur sans avoir à payer plus cher.

Alors que la mobilisation des agriculteurs s'est amplifiée mercredi, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, a affirmé que la fiscalité du gazole non routier faisait partie des pistes de négociation possibles pour mettre fin à la crise.

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