Colère des agriculteurs : des jets d'œufs et des sifflets contre les ministres Marc Fesneau et Christophe Béchu au Salon de l'agriculture

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Les ministres de la Transition écologique et de l'Agriculture, Christophe Béchu et Marc Fesneau, ont été la cible de jets d'œufs et de sifflets au Salon de l'agriculture, vendredi 1er mars. L'incident les a forcés à écourter un événement, a constaté un journaliste de l'AFP. Une vingtaine de personnes, dont certaines se disaient membres de la fédération départementale de la FNSEA de Seine-et-Marne, ont crié notamment "Fesneau démission" et brandi des pancartes "Revenez sur Terre", alors que les deux ministres se trouvaient sur le stand de l'agence de la transition écologique (Ademe). Marc Fesneau et Christophe Béchu ont été contraints de quitter le stand, escortés par un important cordon de policiers en civil.  

Marc Fesneau réagit à l'action surprise de la Coordination rurale. "On a besoin de dialoguer et peut-être pas forcément par des actions interdites", a réagi le ministre de l'Agriculture vendredi, après une action surprise menée à Paris par une centaine d'agriculteurs de la Coordination rurale, plus tôt dans la matinée. Invité de France Bleu Orléans, Marc Fesneau a souligné que c'était "une manifestation qui n’avait pas été déclarée". De son côté, le député Marc Ferracci (Renaissance) a évoqué sur franceinfo des liens entre le syndicat agricole et le Rassemblement national : "On n'est pas dupes." L'action sur la place de l'Etoile s'est terminée avant 10 heures, avec le départ des derniers tracteurs et le retrait des dernières bottes de foin, a constaté à 9h40 le journaliste de franceinfo sur place. 

Soixante-six personnes interpellées, selon la préfecture de police. L'un des porte-parole du syndicat agricole, Patrick Legras, a affirmé à l'Agence Radio France avoir été "embarqué par les forces de l'ordre", peu avant 7 heures. "Dans quel pays on vit ? Ça devient du grand n'importe quoi", a réagi vendredi sur franceinfo Sophie Lenaerts, vice-présidente de la Coordination rurale. 

Un lieu symbolique. La place de l'Etoile avait été le théâtre de violences lors de la crise des "gilets jaunes" en 2018. Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale, joint par l'AFP, a expliqué que "les agriculteurs ont fait ce détour pour aller sur la tombe du soldat inconnu". Mais "ils n'ont pas eu le temps d'aller bien plus loin puisque les forces de police se sont tout de suite interposées et la discussion a tourné court".

Les autoroutes A86 et A4 également perturbées. Les agriculteurs ont bloqué l'A86 et l'A4 au niveau de Saint-Maurice (Val-de-Marne). A 7h45, le service d'info trafic Sytadin a enregistré 110 km de bouchons, au moment de la réouverture de ces autoroutes.