Mobilisation des agriculteurs : "Notre revenu doit venir de l'agriculture, des produits alimentaires et pas de l'énergie", clame la Confédération paysanne
"Notre revenu doit venir de l'agriculture, des produits alimentaires et pas de l'énergie", a clamé Laurence Marandola, lundi 18 novembre, sur franceinfo. La porte-parole de la Confédération paysanne manifeste devant la Chambre d'agriculture de Tulle (Corrèze) contre l'agrivoltaïsme et l'accord UE-Mercosur.
Le principal danger pour les agriculteurs aujourd'hui, selon Laurence Marandola, c'est "l'appétit des énergéticiens qui surfent sur les difficultés des agriculteurs" afin de poser "des panneaux (photovoltaïques) sur les terres agricoles, naturelles ou forestières".
"Sacrifier l'agriculture française et européenne"
La Confédération paysanne se mobilise aussi contre l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay, Uruguay), qui représente un "danger pour notre agriculture, notre alimentation, et l'environnement". "On est à Rio avec une délégation aujourd'hui au Brésil", indique Laurence Marandola, "et on continuera à manifester dans les jours qui viennent de plusieurs façons".
La porte-parole du syndicat agricole estime que cet accord va "sacrifier l'agriculture française et européenne pour vendre des produits industriels de la chimie, dont des pesticides interdits". Comme action symbolique, la Confédération paysanne envisage de "troquer nos animaux contre des voitures pour symboliser toute l'absurdité et le scandale de ce Mercosur".
Si l'accord UE-Mercosur est signé en l'état, la Confédération paysanne craint que la viande sud-américaine remplace environ 7% de la production européenne. "Ça peut sembler peu", souligne Laurence Marandola, "mais ça suffit largement à fragiliser l'ensemble du marché de la viande bovine en Europe".
"Quand on met des conditions, on ne les respecte même pas"
Dimanche, lors d'une visite à Buenos Aires (Argentine), Emmanuel Macron a certifié que "la France ne signera pas en l'état ce traité Mercosur". Ça ne suffit pas à Laurence Marandola qui souhaite que le président français dise clairement : "On ne veut pas cet accord". "Le 'en l'état' laisse toujours planer la possibilité que la France pourrait être d'accord à un moment", réagit Laurence Marandola. Or, selon elle, quand Bruxelles pose des garde-fous, ça ne marche pas.
La porte-parole de la Confédération paysanne rappelle que l'Union européenne "s'était mise d'accord pour stopper les importations de produits issus de la déforestation", comme le bétail brésilien nourri au soja. "Et cette décision vient d'être repoussée d'un an, voire de deux. Donc, quand on met des clauses, quand on met des conditions, on ne les respecte même pas."
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