Prix planchers : le président de Lidl France appelle les différents acteurs "à se mettre autour de la table" pour en "discuter"
"C'est juste une question de volonté collective". Au lendemain de l'annonce par Emmanuel Macron de la création d'un "prix plancher" pour mieux rémunérer les agriculteurs, le président de Lidl France, Michel Biero, appelle les différents acteurs du dossier "à se mettre autour de la table" pour en "discuter". "Qu'on l'appelle [prix] plancher, [prix] minimum ou interdiction de revente à perte, il y a quelque chose à faire autour de ça", affirme-t-il sur franceinfo dimanche 25 février.
De toutes ces options, c'est la dernière qui a la préférence du président de Lidl France. Il suggère en effet d'étendre l'interdiction de revendre à perte aux agriculteurs, sur le modèle de ce qui se fait déjà pour les industriels : "Un industriel qui achète un produit agricole à n'importe quel agriculteur français a une interdiction, de par la loi, de le revendre à perte". "Ce que je propose, je pense que c'est plein de bon sens", dit-il encore.
"Les bons agriculteurs, ils auraient plus"
"Quand M. le Premier ministre parle d'une construction du prix 'en marche avant', si vous ne figez pas le premier maillon de la chaîne, comment voulez-vous construire un prix 'en marche avant' ? Si le prix est volatile en permanence, et qu'il reste la variable d'ajustement, on ne pourra jamais construire ce prix 'en marche avant', et c'est bien pour ça qu'EGalim, depuis cinq ans, ne fonctionne pas correctement", diagnostique-t-il.
Michel Biero veut rassurer les agriculteurs qui redoutent que les prix planchers ne soient aussi des prix plafonds. "Il y a bien un Smic en France, il y en a d'autres [des salariés] qui gagnent plus", souligne-t-il. "Les bons agriculteurs, ils auraient plus. Ils peuvent se défendre parce qu'ils ont un meilleur produit, une meilleure matière grasse sur leur lait par exemple", ajoute-t-il. Pour lui, "si on ne fait rien, on va perdre de plus en plus d'agriculteurs, et tous les trois mois ils seront sur les routes".
La fixation d'un prix plancher pour un produit donné n'empêcherait pas les distributeurs d'aller acheter le même à l'étranger, reconnaît Michel Biero. "Je pourrais le faire, mais j'ai quelque chose qui m'en empêche : les consommateurs qui me réclament du français", assure le dirigeant. Il les appelle d'ailleurs à prendre leur part dans la juste rémunération des agriculteurs. "Ça ne dérange personne d'acheter un litre de soda à trois euros, par contre, ça embête tout le monde d'acheter un litre de lait à un euro", lance-t-il.
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