: Vidéo Colère des agriculteurs : comment la promesse présidentielle d'instaurer des prix planchers a été enterrée
En février 2024, face à la colère des agriculteurs, Emmanuel Macron avait promis d'instaurer un prix minimum des produits pour garantir leur revenu des professionnels du secteur. Pourtant, moins d'un an plus tard, cette promesse a disparu des débats, laissant place à un sentiment d'abandon dans le monde agricole.
Dans la Marne, Christophe van Hoorne, éleveur de 130 agneaux et quelques bovins, se verse 600 euros de salaire par mois. "Si on avait un prix minimum, que ce soit sur le bœuf, le porc, l'agneau ou l'ensemble des productions, ça permettrait d'être beaucoup plus sûr de notre revenu et beaucoup moins inquiet", explique celui qui est également porte-parole du syndicat de la Confédération paysanne dans le département.
La FNSEA opposée à la mesure
Au printemps, les écologistes avaient repris cette promesse et déposé une proposition de loi. Malgré l'opposition de la majorité présidentielle, le texte avait été adopté, avant d'être enterré avec la dissolution de l'Assemblée nationale. "Tout le monde se gargarise d'aller sur les fermes, d'enfiler les bottes, mais dès qu'on demande des mesures qui pourraient changer la vie de milliers d'agriculteurs, on recule devant l'agro-industrie", dénonce aujourd'hui Marie Pochon, députée écologiste de la Drome et rapporteure du texte à l'époque.
La FNSEA, syndicat agricole majoritaire, n'a jamais soutenu l'idée d'un prix plancher. "Cette proposition est un peu sortie du chapeau pendant le Salon de l'agriculture, c'était un peu un élément de communication", commente Yannick Fialip, cadre du syndicat. "Le risque, c'est que vos produits soient beaucoup plus chers en supermarché et de moins en moins achetés." Le lendemain, au micro de RTL, le patron du syndicat semblait presque recadrer le président : "Je ne crois pas que sa politique économique soit de soviétiser l'économie, donc on a demandé quelques éclairages et explications", tançait Arnaud Rousseau.
La ministre de l'Agriculture a finalement tranché : la promesse des prix plancher est désormais officiellement abandonnée.
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