L'économie mondiale ralentit plus brutalement que prévu, plombée par les tensions commerciales
L'OCDE, dans son rapport publié mercredi, explique ce coup de frein par "la hausse des incertitudes politiques, des tensions commerciales persistantes et une diminution continue de la confiance des entreprises et des consommateurs".
Le ralentissement de l'économie mondiale se confirme, et il est même plus important que prévu. La croissance de l'économie mondiale n'atteindra que 3,3% en 2019 à cause des tensions commerciales et des incertitudes politiques, selon les prévisions de l'OCDE dans son dernier rapport publié mercredi 6 mars, alors qu'elle tablait encore sur 3,5% en novembre. L'Organisation de coopération et de développement économiques explique ce nouveau coup de frein par "la hausse des incertitudes politiques, des tensions commerciales persistantes et une diminution continue de la confiance des entreprises et des consommateurs".
La croissance a été révisée à la baisse dans presque toutes les économies du G20, en particulier pour la zone euro où elle se limiterait à 1%, contre 1,8% encore projeté au trimestre dernier. Le ralentissement est particulièrement brutal cette année pour l'Allemagne (-0,9 point à 0,7%) et l'Italie (-1,1 point à -0,2%). La France s'en sort mieux (-0,3 point à 1,3%) car son économie est moins dépendante des exportations.
"Si la Chine éternue, nous allons tous nous enrhumer"
L'organisation souligne que l'activité planétaire est particulièrement exposée à un ralentissement qui serait plus prononcé que prévu en Chine, où elle projette une croissance de 6,2% cette année (contre 6,3% en novembre dernier) et de 6% en 2020. "Les tensions commerciales pèsent de plus en plus sur les exportations et la production industrielle" dans la deuxième économie mondiale, constate l'OCDE.
La dette accumulée par les pays émergents et en particulier par la Chine est aussi source d'inquiétude car "une grande partie de cette dette doit être remboursée ou refinancée au cours des trois prochaines années", a souligné Laurence Boone, économiste en chef de l'OCDE, qui a rappelé que la dette des entreprises non financières en Chine s'élevait à 155% du PIB, "ce qui est colossal".
L'organisation a simulé l'effet qu'aurait sur l'économie mondiale un ralentissement chinois plus fort qu'anticipé : une chute de deux points de la croissance du PIB en Chine amputerait la croissance mondiale de 0,4 point de pourcentage par rapport aux dernières prévisions. "Si la Chine éternue, nous allons tous nous enrhumer", a résumé la cheffe économiste de l'OCDE.
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