Quand Hollande tablait sur une croissance à 2% en 2014
En 2012, le candidat socialiste à la présidentielle tablait sur une croissance à 2% en 2014, et autour de 2,25% en 2015. Des chiffres qui se révèlent aujourd'hui bien au-delà de la réalité.
"Mon projet se fonde sur des hypothèses de croissance à la fois prudentes et réalistes." Nous sommes début 2012. Candidat à la présidence de la République, François Hollande dévoile en grande pompe ses "60 engagements pour la France". Accusé par ses adversaires de faire des promesses trop coûteuses au regard de l'économie française, le candidat socialiste insiste au contraire sur "le sérieux budgétaire" de son programme.
Pour financer ses engagements, François Hollande table alors sur un rapide retour de la croissance : 0,5% en 2012, 1,7% en 2013, 2% en 2014, puis 2 à 2,5% à partir de 2015. Deux ans et demi plus tard, ces hypothèses "prudentes et réalistes" semblent si loin de la réalité… Après la publication des dernières prévisions de l'Insee, jeudi 14 août, le gouvernement table désormais sur une croissance de 0,5% en 2014 et de 1% en 2015, après 0% en 2012 et 0,3% en 2013.
"Nous n'avions pas encore mesuré l'ampleur des choses"
Conséquence directe de cette croissance en berne : la promesse de François Hollande de ramener le déficit sous la barre des 3% dès 2013, conformément aux engagements européens, est, elle aussi, loin d'être atteinte. Après l'avoir déjà reportée plusieurs fois, le ministre des Finances, Michel Sapin, a implicitement reconnu, jeudi 14 août, que la France n'atteindrait pas cet objectif en 2015.
Amateurisme ou excès d'optimisme ? "A l'époque, nous nous étions calés sur les prévisions de la majorité alors en place. Nous n'avions pas encore mesuré l'ampleur des choses qui allaient nous êtres léguées après dix ans de droite au pouvoir", rétorque le député Olivier Faure, porte-parole du Parti socialiste, joint par francetv info. A quel moment le déficit français repassera enfin sous la barre des 3% ? "L'économie n'est pas une science exacte, esquive Olivier Faure. La question, c'est celle de la trajectoire. Et aujourd'hui, cette trajectoire de réduction du déficit doit être maintenue."
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