Finances publiques : "Si on veut réduire le déficit, c'est très difficile d'exclure des hausses d'impôt", analyse l'économiste Mathieu Plane

Le directeur adjoint du département Analyse et prévision de l’OFCE, réagit au rapport de la Cour des comptes qui juge "inquiétant" l'état des comptes publics.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
dans un rapport publié le 15 juillet 2024,  la Cour des comptes alerte sur la situation "inquiétante" des finances publiques en France. (LUC NOBOUT / MAXPPP)

Pour revenir à un déficit public "en dessous de 3% du PIB", "il faut trouver plus de 80 milliards d'euros" et donc "tout mettre sur la table", soutient Mathieu Plane, lundi 15 juillet sur franceinfo. Selon le directeur adjoint du département Analyse et prévision de l’OFCE, "si on veut réduire le déficit, c'est très difficile d'exclure des hausses d'impôt". L'économiste explique que la question reste de savoir "comment, avec quel timing et sur quel type d'impôt". Dans un rapport publié lundi, la Cour des comptes dresse un bilan préoccupant des comptes publics.

Mathieu Plane juge le constat établi par la Cour des comptes "assez inquiétant". Il justifie la situation des finances publiques par les "quatre ans de crise sévère" qu'a traversés la France, comme celles du "Covid et de l'énergie", évoquant l'intervention "massive de l'État, avec le 'quoi qu'il en coûte'". "Cela a permis de limiter les effets négatifs des différents chocs, mais un des héritages de tout cela, c'est qu'on a de la dette, du déficit et une situation qui est plus dégradée que prévue", note-t-il.

La France "décalée" par rapport à ses partenaires

L'économiste met en avant le fait que d'autres pays européens ont vécu la même situation, mais "voient aujourd'hui leur déficit se réduire quand le nôtre est élevé". "Ça peut être assez inquiétant parce que c'est presque une première finalement que la France soit aussi décalée par rapport à ses partenaires", insiste-t-il. Il évoque également la situation politique et son "incertitude" qui ne sont pas, selon lui, "de nature à rassurer sur la trajectoire budgétaire à venir et sur la crédibilité que peut donner la France à ses investisseurs".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.