"Mensonge ou incompétence" : la députée PS Valérie Rabault s'en prend au gouvernement après la confirmation d'un déficit supérieur à 5% du PIB
Valérie Rabault, députée PS du Tarn-et-Garonne, a accusé jeudi 21 mars sur franceinfo le gouvernement de "mensonge" ou d’"incompétence" alors que les déficits des comptes publics de la France se creusent de plus en plus. La Cour des comptes avait déjà alerté récemment sur les efforts historiques qu'il faudra réaliser : trouver 50 milliards d'économies d'ici 2027, 10 milliards dès cette année, 20 autres milliards en 2025. "Nous sommes au pied du mur" et "nous ne pouvons plus différer l'effort", a estimé la semaine dernière le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici.
Thomas Cazenave, le ministre délégué chargé des Comptes publics, a confirmé jeudi matin sur franceinfo que le déficit de la France sera "plus élevé que prévu", supérieur de 5% du PIB. "On nous annonce un déficit infiniment plus élevé sur l'année 2023 que ce qui avait été anticipé par le gouvernement", fait remarquer la première vice-présidente de l'Assemblée nationale et ancienne rapporteure générale du Budget. "Soit il y a eu un mensonge dans la construction du budget, soit il y a une incompétence", a-t-elle ajouté.
Un déficit passé par 49.3
En revanche, le ministre délégué chargé des Comptes publics, n'a pas confirmé le chiffre 5,6% du PIB en 2023, avancé par Les Échos et a renvoyé vers les chiffres de l'Insee qui seront annoncés la semaine prochaine. Valérie Rabault a fait remarquer que le ministre n’avait pas démenti ce chiffre : "Un déficit de 5,6% du PIB pour 2023 contre 4,9 envisagé, c’est vertigineux", juge-t-elle. La députée a sorti la calculette : "Quand on a 0,7 point de PIB de déficit en plus, on est autour de 18 milliards de plus. C'est quand même quelque chose qui est très important".
Valérie Rabault juge "incroyable de voir un ministre du Budget qui ne donne quasiment aucun chiffre. Je trouve ça surréaliste. Je demande un pilotage serré des finances publiques et qu'il puisse répondre à nos questions lorsque nous nous interrogeons", dit-elle. Thomas Cazenave justifie ce déficit budgétaire par le contexte international : "Le gouvernement fait voter sans vote, par 49.3, un déficit à 4,9% du PIB qui serait significativement supérieur. Ça veut dire qu'il n'a pas anticipé la situation, que ce n'est pas sous contrôle. Quand ce n’est pas sous contrôle, vous subissez", affirme-t-elle.
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