Doliprane sous pavillon américain : "Aucun risque" de pénurie en France "dans les cinq ou six ans qui viennent", selon le président de l'Académie nationale de pharmacie

La possible scission du Doliprane à un fond américain soulève des préoccupations sur des risques de délocalisation de sa production et de la disponibilité du médicament en France.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Des boites de Doliprane dans une pharmacie. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

"Dans les cinq ou six ans qui viennent, il n'y a aucun risque" de pénurie de Doliprane en France, a estimé vendredi 11 octobre sur franceinfo Bruno Bonnemain, président de l'Académie nationale de pharmacie, à propos de la prise de contrôle potentielle du Doliprane par les Etats-Unis, après l’annonce de négociations en cours entre Sanofi et un fonds d’investissement américain.

Le groupe pharmaceutique français a confirmé être en négociations exclusives avec le fonds américain CD&R pour lui céder une participation majoritaire dans Opella, entité qui commercialise la très populaire marque de paracétamol Doliprane.

"Quand les centres de décision ne sont plus en Europe, tout peut arriver"

"C'est évident que ça va à l'opposé de la politique que cherchent à mener la France et l'Europe" sur la souveraineté sanitaire, a d'abord réagi Bruno Bonnemain. "Je pense que dans les cinq ou six ans qui viennent, il n'y a aucun risque" de pénurie en France, "mais c'est après que cela pourra poser problème".

"Le problème, c'est que quand les centres de décision ne sont plus en Europe, tout peut arriver, a poursuivi le pharmacien. C'est le problème que nous avons par exemple avec la Chine et l'Inde qui peuvent tout d'un coup décider de ne plus fournir en priorité l'Europe. On peut imaginer à terme que ça soit la même chose avec les États-Unis."

"Beaucoup de grands laboratoires pharmaceutiques ont décidé de se concentrer sur des produits innovants et chers et de vendre leurs produits moins rentables et anciens, analyse également Bruno Bonnemain. C'est un mouvement assez général".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.