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"1 jeune, 1 mentor" : le gouvernement souhaite mobiliser les entreprises afin d'aider les jeunes dans leur vie professionnelle

Le dispositif consiste à mettre en relation un jeune qui a besoin de conseils avec un aîné déjà inséré dans le monde du travail. Le but : permettre à ceux qui n'ont ni le réseau ni toutes les clés pour trouver du travail.

Article rédigé par franceinfo - William de Lesseux
Radio France
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Temps de lecture : 3min
La ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion Elisabeth Broen, le 6 février 2021 à Chateaubourg (Ille-et-Vilaine), pour visiter l'entreprise Sulky-Burel. (JOEL LE GALL / MAXPPP)

En plein centre de Paris, dans les vieilles pierres rénovées du Philantro Lab, se tient un espace de travail partagé. Ericka Cogne, directrice générale de l'association Télémaque, fait partie des acteurs recrutés par le gouvernement pour être mentor à travers le dispositif "1 jeune, 1 mentor", l'un des volets du plan "1 jeune, 1 solution". Elle va pouvoir aider davantage de jeunes perdus sur le marché de l'emploi. "Aujourd'hui, on va pouvoir passer à une véritable échelle nationale et faire du mentorat un lien de fraternité pour notre société, se réjouit-elle. Il y en a besoin en temps de Covid, il y en a besoin dans tous les temps."

La mise en relation se fait via la plateforme du gouvernement 1jeune1solution.gouv.fr. Le gouvernement mobilise 30 millions d'euros pour accompagner 100 000 jeunes et leur permettre de trouver un travail grâce à un mentor. "L'idée est de travailler sur l'identité du jeune, son orientation, sa réussite professionnelle, la confiance en soi, la lutte contre l'autocensure et jusqu'à l'insertion", poursuit Ericka Cogne.

Le mentorat, "ni du coaching ni du tutorat"

Parmi les mentors, on retrouve des chefs d'entreprises, des salariés, des étudiants, tous bénévoles. L'Afev, premier réseau d'étudiants solidaires intervenant dans les quartiers populaires, va recevoir quatre millions d'euros pour quatre fois plus de mentors recrutés en un an. "Pour l'égalité des chances !", lance Christophe Paris, le directeur de l'association. Mais que font les mentors ? Écrivent-ils les lettres de motivation à la place des jeunes ? Font-ils les CV ? "Les mentors ne font rien à la place, ils font à côté d'eux, explique Christophe Paris. Le mentorat, ce n'est ni du coaching ni du tutorat, on n'est pas dans une relation descendante."

"Avec son mentor, on va réussir les moments charnières importants pour réussir son parcours."

Christophe Paris, directeur de l'Afev

à franceinfo

Les 22 associations de mentors retenues ont passé une sélection. Dans le jury, on retrouve l'auteur Boris Cyrulnik, ou encore le cuisinier Thierry Marx. C'est le ministère de Jean Michel Blanquer qui a tranché. "La première des priorités gouvernementales, c'est la jeunesse, assure le ministre de l'Éducation nationale, de la jeunesse et des sports. Cela se traduit en actes concrets. Nous devons un discours de bienveillance et d'optimisme pour la jeunesse de façon à passer à l'étape suivante qui doit être une étape de construction de l'avenir."

Pour Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, c'est un des moyens de lutter contre le chômage des 18-24 ans qui a bondi de 16% en un an : "C'est donner un réseau à tous ceux qui n'en n'ont pas, d'avoir ce décodage des codes de l'entreprise dont tous les jeunes n'ont pas nécessairement." Objectif : 100 000 mentors fin 2021. L'exécutif parie sur 200 000 l'année prochaine pour autant de jeunes accompagnés.

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