Le bar-épicerie de François et Patricia
François Duguardin et Patricia Raulot ont ouvert un bar-épicerie multiservices à Sainte-Thorette, une commune de 470 habitants, près de Bourge, dans le Cher. Pour ce couple de citadins, c'est une nouvelle vie qui commence, loin des mines du Pas-de-Calais.
Il était une fois un reportage télé.
"L'idée de partir et de nous installer à la campagne nous taraudait depuis un bon moment. Mon compagnon était à la retraite depuis 1998. Nos enfants étaient grands et indépendants. Et nous rêvions d'une meilleure qualité de vie. Acheter un bar nous semblait du domaine du possible : j'avais été serveuse dans le café tenu par mon grand-père et mon compagnon s'était occupé pendant onze ans d'un restaurant. Nous connaissions un peu la Dordogne et avions envie de concrétiser notre projet là-bas. C'est un reportage sur les commerces en campagne diffusé dans le journal de 13 heures de TF1 qui a accéléré les choses. J'ai vu défiler les coordonnées du Sicler et j'ai décidé de leur écrire."
Une superbe opportunité.
"Après avoir mené une minutieuse enquête sur nos motivations et nos antécédents professionnels, le Sicler nous a proposé la reprise d'un bar-épicerie, non pas en Dordogne, mais dans le Cher. Le village de Sainte-Thorette était en train de transformer une petite ferme en un bar-épicerie, avec un parking camion, une terrasse, trois logements sociaux à côté. Le maire cherchait des gérants. A charge pour eux de fournir le stock, le petit matériel, de prendre en charge des services annexes (dépôt de pain, de journaux, de gaz, vente de timbres...) et surtout de créer de l'animation. C'était une superbe opportunité. Le village nous a tout de suite plu. C'était en octobre 2002, il faisait beau. Nous n'avons pas réfléchi bien longtemps. De son côté, le maire et le conseil municipal ont retenu notre candidature, face à d'autres prétendants de la région. Restait à convaincre les habitants..."
S'intégrer d'abord.
"Comme les travaux de rénovation de la fermette étaient en cours, nous avons demandé au maire de nous trouver un logement sur place. Nous voulions nous intégrer à la population pour ne pas arriver du jour au lendemain, comme parachutés, dans la commune. Le maire a accepté. Nous avons donc vendu notre maison dans le Pas-de-Calais et nous nous sommes installés à Sainte-Thorette en mars 2003. Nous avons donné des coups de main lors des fêtes associatives. Surtout, nous avons invité les villageois à un pot de l'amitié. Cet acte gratuit a surpris tout le monde. Il a permis aux gens de venir vers nous, et nous de leur expliquer ce que nous faisions chez eux. Parallèlement, j'ai suivi un certain nombre de formations notamment un stage de création d'entreprise à la Chambre de Commerce de Bourges."
Un lieu d'animation.
"L'ouverture s'est faite le 5 avril 2004. J'en ai profité pour écrire à TF1 qui a envoyé une équipe de tournage. Cela a créé l'événement dans le village. La diffusion a eu lieu quelques jours plus tard, à Pâques. Depuis, le temps est passé très vite. Nous organisons des soirées à thème une fois par mois. Il y a eu la soirée cabaret avec danseuses, paillettes et plumes. Une première dans le village ! Et puis la soirée pot-au-feu alsacien, prochainement, ce sera au tour de la soirée choucroute. Ces animations affichent complet à chaque fois. Sur les conseils du maire, nous avons remis au goût du jour une spécialité berrichonne disparue : l'omelette fromagée qui remporte un franc succès. L'été prochain, nous profiterons de la terrasse pour lancer des soirées barbecue et grillades."
Le service avant le profit.
"Mon compagnon s'occupe surtout du bar et de la cuisine, moi de l'épicerie et du service. Je me fais seconder par une aide du village. Nous sommes bien sûr loin de faire 35 heures par semaine. Et aussi loin de faire fortune. Mais nous ne nous sommes pas installés ici dans cet esprit. Notre objectif était d'avoir une meilleure qualité de vie. Et nous l'avons atteint !"
Rédigé par Corinne DillensegerPublié le 03/07/2006
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