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Pause déjeuner et travail : halte aux idées reçues !

Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste, tord le coup aux idées reçues sur l'alimentation au travail.
Article rédigé par Francetv Emploi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min

Bien manger c'est se nourrir correctement, même si je reste devant mon ordinateur

" S'alimenter va bien au-delà de la nourriture. En mangeant, nous nourrissons nos cellules au plus profond. Il ne faut pas de confusion entre le moment consacré au travail et le moment consacré au déjeuner. Il faut donc couper avec les ordinateurs et tout autre outil de travail, que l'on consacre au déjeuner 2 heures ou 3 quarts d'heure. Il est très important de sortir un peu, de bouger et de s'aérer pour faire fonctionner la circulation sanguine et alimenter en oxygène son cerveau. La nutrition, ce n'est pas seulement l'alimentation, ça concerne aussi l'oxygénation et l'hydratation du corps. Bien s'alimenter consiste à apporter au corps ce dont il a besoin. La pause déjeuner contribue à cela. " Et bien manger au travail c'est important !

Je vais mieux manger au restaurant d'entreprise qu'au fast food ou à la boulangerie du coin

" Dans un repas, il faut :

  • des glucides complexes (pain, riz, semoule, pâtes) qui vont mettre plus longtemps à se diffuser dans l'organisme et vont être rassasiant.
  • un peu de protéines, qui vont également avoir une fonction rassasiante.
  • un peu de végétaux, (légumes ou fruits), qui vont apporter des fibres, de l'eau et des vitamines.

Les besoins sont couverts avec ces apports, ce quel que soit l'endroit où l'on choisit de déjeuner (resto, bistro, fast-food ou déjeuner au travail). Aussi étonnant que cela puisse paraître, on peut s'alimenter avec un repas bien pensé au fast food. On n'est pas obligé de prendre un hamburger, des frites et une crème glacée. Là, effectivement, le repas sera trop lourd. On doit se demander ce qui nous fait le plus plaisir. Il s'agit de faire un choix, je dirais même un arbitrage. Je prends une crème glacée ou des frites. Par ailleurs, il est tout a fait possible de choisir un sandwich à la boulangerie, qui contient du pain, des protéines donc des aliments qui vont vous aider à travailler le reste de la journée dans de bonnes conditions. "

Les repas d'affaires sont forcément lourds, mais je ne peux pas faire autrement

" Les repas d'affaires ne sont plus ce qu'ils étaient lorsque l'on mangeait dans des établissements traditionnels ! Aujourd'hui, les restaurants se sont adaptés, en proposant un choix de plats plus large pour la pause déjeuner. Par conséquent, l'aménagement du repas est plus simple. Après, c'est une question de choix : si je prends du pain, je ne prends pas de féculents ; si je prends du taboulé en entrée, j'évite les pâtes en plat de résistance. Je peux aussi décider de prendre un dessert, dans ce cas, je ne choisis pas un plat trop lourd. Lors de ces repas, il faut éviter de prendre un apéritif alcoolisé. L'alcool alourdit le repas et induit une digestion plus lente. "

Je dois manger à l'heure du déjeuner, même si je n'ai pas faim

" Si vous n'avez pas faim à l'heure du déjeuner, il faut idéalement reculer le déjeuner. Mais très souvent, les salariés n'en ont pas la possibilité. Dans ce cas, on peut tout de même accompagner ses collègues à la cafétéria à l'heure de la pause déjeuner, et manger simplement une entrée, et se garder un morceau de pain, un fruit ou un yaourt pour plus tard dans l'après-midi, au cas où la faim se fait ressentir. Manger alors que l'on n'a pas faim ne répond pas à un besoin du corps. Or chaque personne possède son propre équilibre alimentaire. Cela suppose de s'écouter, d'écouter son corps. L'équilibre alimentaire, c'est se poser la question : " est-ce que mon corps et ma tête fonctionnent au mieux ? ". Dans tous les cas, vous ne devez pas vous priver d'une pause déjeuner pour une question de gestion du temps de travail.

Je ne dois pas céder à mes envies de grignotage

" Il faut d'abord savoir distinguer la faim d'une envie de grignotage. La faim se traduit par des symptômes physiques (gargouillis etc.) Quelle que soit l'heure, il faut répondre à cette demande. Sinon, le fonctionnement du corps est perturbé. Un morceau de pain, un fruit frais ou encore des fruits secs (amandes, abricots), très énergétiques et rassasiants, feront l'affaire.Lorsqu'il s'agit d'une envie de grignotage, ce n'est pas le corps qui parle mais la tête. Il faut se demander "de quoi j'ai envie ?". Souvent, on a juste envie de faire une pause dans le travail, il ne faut pas hésiter à s'aérer 5 minutes dehors. Si notre envie se porte sur une barre chocolatée, il ne faut pas se l'interdire, et au contraire, la déguster sans culpabiliser. Ainsi vous y trouverez ce que vous cherchiez. Et, on a beau dire, il n'est pas vrai que l'on peut remplacer l'envie de cette barre chocolatée par quelques pommes !"

Je travaille de nuit, mais je dois tout de même conserver un rythme de 3 repas par jour

" L'organisation de la journée en 3 repas est une notion très occidentale. En fait, les personnes qui travaillent de nuit ou en horaires décalés, doivent faire en sorte de coller le plus possible à la faim qu'elles ont. De plus, elles travaillent alors que le corps est censé dormir. Il faut privilégier les aliments qui tiennent éveillé, comme les protéines, qui boostent l'organisme, et limiter - sans les bannir pour autant -  les sucres (lents ou rapides) qui ont tendance à endormir. Il faut trouver son propre rythme. Lorsqu'on travaille de nuit, on ne peut pas rester sur un modèle de 3 repas par jour, et donc conserver le déjeuner. On peut faire deux repas par jour, ou faire plusieurs repas par jour. "

En savoir plus :Le blog de Laurence Haurat

Rédigé par Odile GnanapregassamePublié le 01/07/2011

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