Ticket psy : la solution anti-stress au travail?
Stress, cadences infernales, management à la baguette, harcèlement : dans ces cas comme dans bien d'autres, le travail peut nuire à la santé mentale des salariés. Depuis 2002, la loi de modernisation sociale impose l'obligation pour l'employeur de s'occuper de la santé physique et mentale de ses salariés. C'est dans cette perspective que s'inscrit le système de "tickets psy" lancé par ASP.
Le ticket psy financé par l'entreprise
Cette société spécialisée dans le développement des conditions de qualité de vie au travail propose aux entreprises un système de carnets de cinq à dix tickets permettant aux salariés de consulter un thérapeute. "Bien sûr il s'agit d'une démarche libre, volontaire, anonyme et confidentielle", souligne Valentine Burzynski, directrice générale de ASP entreprises. Le carnet est remis par le médecin du travail au salarié quand ce dernier en fait la demande ou quand il identifie un besoin. Chaque séance d'une durée d'une heure est financée à hauteur de 80 à 100% par l'employeur. L'objectif est d'aider le salarié "à surmonter une difficulté passagère survenant dans leur parcours de vie, de prendre du recul sur leur quotidien ou encore simplement de trouver un espace de parole protégé et dédié à leur écoute", précise la société ASP. Le salarié ne peut toutefois pas choisir lui-même son thérapeute. En effet, le carnet de ticket n'est valable qu'auprès d'une vingtaine de spécialistes en fonction de la proximité géographique avec du lieu de travail ou du domicile du salarié. Cette liste est disponible auprès de la médecine du travail ou grâce au numéro vert situé au dos du chéquier psy.Le ticket psy : médecine commerciale d'entreprise ou vraie solution ?
Simple gadget ou dispositif qui peut s'avérer utile pour certains salariés ? Il est trop tôt pour juger de l'efficacité du ticket psy. Cependant, le Conseil national de l'Ordre des médecins a vigoureusement critiqué cette démarche de l'ASP, dénonçant le fait que "la médecine soit devenue prestataire de services, comme Sodexo" (chèques restaurants, chèques cadeaux). Le Dr Piernick Cressard, président de la section éthique et déontologie du Conseil de l'Ordre a indiqué à l'AFP que "la médecine n'est pas chargée du bien-être de la société, mais de traiter des gens qui présentent des pathologies". Enfin, il pointe du doigt le risque "violation du secret médical". "On voit très bien la pression que peuvent exercer les DRH", a-t-il ajouté.Rédigé par Nadia GraradjiPublié le 06/02/2009
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