Vie professionnelle, vie familiale : les employeurs peu impliqués
Concilier vie familiale et vie professionnelle, n'est pas une sinécure. Selon une enquête de l'INED (Institut national d'études démographiques)*, publiée en fin avril, 62% des employeurs estiment qu'ils doivent aider les salariés à coordonner leur travail avec leur vie familiale dans certains cas. 16% considèrent que ce n'est pas leur rôle. Les employeurs du secteur privé à but non lucratif, ceux du secteur nationalisé, et ceux de la fonction publique hospitalière sont les plus nombreux à penser qu'ils ont un rôle à jouer (88 % d'entre eux).
Des discours... aux actes concrets en faveur de la vie familiale
Dans les faits, les entreprises qui prennent des mesures pour faciliter le quotidien de leurs salariés parents sont encore peu nombreuses. "Interrogés sur leur investissement concret, seulement 1/3 des employeurs déclarent que dans leur établissement des mesures pourraient être mises en ?uvre, et ce sont ceux qui s'impliquent déjà le plus qui manifestent l'intention de le faire davantage", souligne l'INED.Ainsi, la souplesse des horaires de travail, considérée par les salariés comme la mesure la plus utile dans la conciliation travail/vie familiale, est acceptée dans les occasions ponctuelles ou les cas d'urgence mais peu au quotidien,. Les entreprises acceptent un aménagement d'horaires pour la rentrée scolaire (86%) ou pour un enfant malade (76%), mais seules 40% des entreprises l'accordent à leurs salariés parents pour les horaires de crèche ou d'école. Par ailleurs, les crèches d'entreprise sont très rares (2%) et le crédit impôt famille sert en priorité à compenser la perte de salaire lors d'un congé maternité. Enfin, les autres services, comme la "conciergerie d'entreprise" (aide aux démarches administratives ou aux tâches domestiques) demeurent encore marginaux.
Plus d'implication dans la vie familiale des salariés à l'avenir ?
La mise en place de l'Observatoire de la parentalité en entreprise ainsi que la définition d'une Charte de la parentalité en 2008 devraient faire progresser l'implication des employeurs. Les attentes des salariés, femmes et hommes en matière de ocnciliation travail / vie familiale sont en effet très fortes. En attendant, cibler une structure accordant de l'importance à la vie familiale des salariés lors de la recherche d'emploi peut être important. Ces points peuvent être évoqués, avec tact, lors de l'entretien d'embauche. Dès la rédaction du CV, il est possible de pointer du doigt son investissement familial en soulignant par exemple sa charge de famille (Mr X - 35 ans, marié - 2 enfants). * Enquête menée sous la direction d'Ariane Pailhé et Anne Solaz d'octobre 2004 à octobre 2005 par l'INED, en collaboration avec l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), auprès d'un échantillon représentatif de 9547 personnes âgées de 20 à 49 ans dont 2862 couples.
Rédigé par Nadia GraradjiPublié le 17/05/2010
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