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Sarkozy, loi Travail, Macron... Quand Laurent Wauquiez n'épargne personne

Le vice-président des Républicains égratigne le président de son parti qu'il soutient pourtant en vue de la course à la primaire à droite. "Mon soutien à Nicolas Sarkozy n’est ni inconditionnel ni aveugle", prévient-il. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Laurent Wauquiez, à Suze-la-Rousse (Drôme), le 5 octobre 2015. (CHRISTOPHE ESTASSY / AFP)

Il sort la sulfateuse. Dans un entretien au Journal du Dimanche, publié dimanche 5 juin, le vice-président des Républicains Laurent Wauquiez flingue à tout va. Personne n'est épargné, y compris Nicolas Sarkozy, qu'il supporte pourtant en vue de la primaire à droite. Voici les principales déclarations du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

"Mon soutien à Nicolas Sarkozy n’est ni inconditionnel ni aveugle"

A propos du soutien qu'il apporte à Nicolas Sarkozy, le vice-président LR le justifie ainsi : "Pour moi, c'est le meilleur parce qu'il a réfléchi à ses erreurs, donc il est capable de les dépasser. Ce que j'attends de lui, c'est qu'il mette son énergie et sa détermination, et c'est sa force, au service des valeurs de la droite."

Un soutien qu'il nuance fortement : "Mon soutien à Nicolas Sarkozy n’est ni inconditionnel ni aveugle. Il repose sur une seule analyse : parmi ceux qui sont candidats, qui portera le mieux ces valeurs de la droite ? Nicolas Sarkozy n’est pas un candidat parfait. Qui l'est ? Il a commis des erreurs. Il a ses défauts comme chacun d’entre nous."

La loi Travail "ressemble à un canard sans tête qui court vers l'abattoir"

"On partait avec une idée simple : simplifier le droit du travail pour faciliter les embauches. On sort avec une loi qui ressemble à un canard sans tête qui court vers l'abattoir", s'alarme Laurent Wauquiez au sujet de la loi Travail. Il estime que "parce qu'il prend peur, le gouvernement décapite au passage tout ce qui avait un minimum de sens dans ce texte et, pour s'excuser d'avoir eu quelques jours une once de courage, il va maintenant acheter par des mesures corporatistes le silence de la CGT. Cela va nous coûter des millions d'euros."

Pour le vice-président LR : "C'est exactement ce que les Français ne supportent pas dans la politique : le règne de l'impuissance, de l'impréparation et de la lâcheté".

Primaire à droite : "Je me méfie aussi de la course à 'plus libéral que moi tu meurs'"

Interrogé sur la situation actuelle en France, Laurent Wauquiez déclare : "La crise que traverse le pays n'est pas qu'une crise purement économique. C'est une crise de valeurs : une crise du rapport au travail, de la laïcité face au communautarisme, de la méritocratie". Et d'ajouter à propos des candidats à la primaire de la droite : "Je me méfie aussi de la course à 'plus libéral que moi tu meurs'".

Dans la perspective du second tour de l'élection présidentielle en 2017 où la droite serait opposée au Front national, le soutien de Nicolas Sarkozy affirme : "L'enjeu n'est pas juste de battre le FN mais d'appliquer notre projet pour la France" et "on ne demande à personne de voter pour nous s'il ne veut pas voir nos idées appliquées".

Macron a commis "une faute morale"

Au sujet de l'impôt sur la fortune que paye rétroactivement le ministre de l'économie Emmanuel Macron, Laurent Wauquiez pense que "c'est une faute morale". "Il est sur le registre : 'Faites ce que je dis et ne regardez pas ce que je fais'. Chez moi, en Haute-Loire, on a l'habitude de dire que quand on veut monter au mât de cocagne, il ne faut pas avoir de trou à sa culotte."

Benzema et les Bleus : 'C'est absurde"

Enfin, interrogé sur les accusations de racisme portées contre Didier Deschamps au motif qu'il n'a pas sélectionné Karim Benzema dans l'équipe de France de football, Laurent Wauquiez affirme : "il suffit de regarder la composition des Bleus pour voir que c'est absurde". Il souligne plus loin qu'il "faut combattre fermement les discriminations mais à condition d'être intransigeant sur l'intégration".

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