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Voiture de police incendiée à Paris : un cinquième suspect arrêté et écroué

Cet Américain de 27 ans est soupçonné d'avoir pris part aux violences en jetant un poteau sur le pare-brise avant du véhicule.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Une voiture de police incendiée, en marge d'une manifestation contre "la haine anti-flic" organisée à Paris le 18 mai 2016. (MAXPPP)

Un cinquième suspect, un Américain de 27 ans, a été mis en examen et écroué, dimanche 29 mai, dans l'enquête sur la violente attaque d'un véhicule de police, incendié alors que deux agents se trouvaient à l'intérieur, le 18 mai à Paris.

Comme les quatre premiers suspects, cet homme a été mis en examen notamment pour tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, destruction de bien en bande organisée et violences en bande organisée, a annoncé le parquet de Paris.

Mais il ne présente pas tout à fait le même profil que les autres mis en cause, présentés comme des militants "antifas" (antifascistes) par le parquet de Paris. A ce stade, les réponses sur son profil sont encore floues : d'après ses déclarations, il serait arrivé très récemment en France, n'a pas d'emploi ni de logement fixe mais est hébergé chez des amis, indique le parquet.

Soupçonné d'avoir jeté un poteau sur le pare-brise

Arrêté jeudi lors d'une nouvelle manifestation contre la loi Travail, il a usé de son droit au silence en garde à vue sur les faits qui lui sont reprochés, ajoute le parquet. Il a simplement reconnu devant le juge d'instruction sa présence lors de la manifestation du 18 mai, tout en niant une implication dans les violences, a précisé la même source.

Les enquêteurs l'avaient déjà repéré lors de précédentes manifestations et l'ont identifié grâce à l'exploitation des vidéos de l'attaque, a détaillé le parquet de Paris. Il est soupçonné d'avoir jeté un poteau sur le pare-brise avant du véhicule. L'homme a demandé à comparaître ultérieurement devant le juge des libertés et de la détention (JLD), mais il a été incarcéré en attendant.

Les quatre premiers suspects, trois étudiants de 18 à 21 ans et un homme de 32 ans, avaient été arrêtés le soir même des faits. Le plus jeune a été placé en détention provisoire, tandis que les trois autres ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, ce qui a suscité la colère des syndicats de police. Le parquet a fait appel et ces trois mis en examen doivent comparaître à nouveau jeudi.

Une enquête bâclée, selon les avocats des suspects

Les suspects n'avaient pas été interpellés sur le fait mais identifiés après les incidents, grâce à un témoignage anonyme. Ce témoignage s'est avéré être celui d'un policier infiltré sur place, son nom apparaissant sur un procès-verbal par erreur. Les avocats des mis en examen en ont profité pour dénoncer une enquête bâclée et sans preuves.

Les incidents avaient éclaté en marge d'une manifestation de policiers contre la "haine anti-flics". Des vidéos de l'attaque, très relayées sur internet, montrent une personne brisant la fenêtre côté conducteur, puis une autre frappant le policier assis dans le véhicule. Un autre homme casse la vitre arrière à l'aide d'un plot métallique, puis un autre lance un fumigène allumé dans la voiture, provoquant un embrasement et forçant un policier et sa collègue, légèrement blessés, à en sortir.

Aucun des cinq mis en examen, dont deux frères, n'est à ce stade considéré par les enquêteurs comme celui qui a lancé le fumigène. Mais, outre les soupçons contre le suspect américain, les enquêteurs pensent que l'un des quatre autres, qui a été remis en liberté, est celui qui a brisé la vitre arrière de la voiture.

Cet étudiant de 21 ans faisait l'objet d'une interdiction de manifester la veille des incidents, mais il avait obtenu la suspension de cette mesure devant le tribunal administratif. La décision du tribunal évoque une note de renseignements le décrivant "comme un membre très actif de la mouvance ultra-gauche, proche notamment de la structure de fait Action antifasciste Paris-Banlieue", le groupe auquel appartenait Clément Méric, l'étudiant tué en juin 2013 lors d'une rixe avec des skinheads.

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