Retraites : Julien Bayou dénonce les arrangements du gouvernement qui "fait revoter" les amendements "quand il perd"
La revalorisation supplémentaire de 500 millions d'euros pour les pensions de retraite d’abord approuvée par les députés a ensuite été rejetée lors d’une seconde délibération demandée par le gouvernement.
"On est tombé de notre chaise", s'indigne Julien Bayou, secrétaire national Europe-Ecologie-Les-Verts mercredi sur franceinfo, concernant la revalorisation supplémentaire de 500 millions d'euros pour les pensions de retraite approuvée par les députés avant d'être rejetée lors d'une seconde délibération demandée par le gouvernement. L'écologiste dénonce les méthodes et arrangements de la majorité qui "propose de compenser qu'à moitié" l'inflation qui "galope".
franceinfo : C'est un coup de théâtre qui a eu lieu à l'Assemblée nationale cette nuit ?
Julien Bayou : Nous étions tombés d'accord pour augmenter le coup de pouce aux retraites de 500 millions d'euros. Il s'agissait de coller à l'inflation réelle. Ça avait été accepté par l'Assemblée. Nous étions habitués à ces deuxièmes votes, quand le gouvernement perd il fait revoter, mais comme on nous avait promis une nouvelle méthode, de la concertation, on est tombé de notre chaise à 2h30 - 3h du matin quand le gouvernement a dit "non, pas possible, on revote". À ce moment-là, il s'était arrangé pour que la majorité soit plus nombreuse et donc cela a été rejeté dans la confusion la plus totale. Concrètement, les retraités avec une petite pension se sont couchés avec l'espoir que les prix auxquels ils font face seront un peu compensés et ils se sont réveillés avec le fait que ce n'était pas le cas.
Le gouvernement dit avoir fait des compromis lors de l'examen de ce texte, ce n'est pas le cas ?
L'inflation galope et le gouvernement propose de compenser qu'à moitié. Ne passaient que les petits ajustements et quand ce n'était pas prévu on faisait revoter. Un gouvernement qui arrive avec un projet et qui accepte uniquement ce qu'il veut ce n'est pas la reparlementarisation. Ce n'est pas tenir compte des équilibres dans le pays. Le gouvernement est assis sur une majorité relative et je regrette que sur les questions structurelles, sur le salaire, le loyer, le prix du carburant, on n'ait pas de réponse pérenne. En réalité, on a des petits coups de pouce et je comprends que pour beaucoup de personne ce soit bon à prendre ou mieux que rien mais ça augmente moins vite que l'inflation et ça ne règle en rien les questions structurantes. On aura les mêmes problèmes à l'automne.
Pensez-vous qu'il y a une forme de clarification de la majorité incluant les Républicains ?
Le gouvernement peut, dans les cas difficiles, compter sur les Républicains, qui négocient on ne sait pas trop quoi. On a une forme de vraie fausse majorité avec les Républicains, c'est le 2e enseignement après le fait que la Nupes soit unie et dans l'opposition. Le 3e enseignement, c'est que le Front national ne sert à peu près à rien. D'ailleurs à la fin, ils sont partis. Peut-être que ça finissait trop tard pour eux ?
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