Exposition à l'amiante : "On fait l'impossible pour assurer la sécurité maximale", plaide la direction des pompiers du Nord
Le président du conseil d'administration du SDIS du Nord affirme faire "l'impossible pour que tout soit fait pour assurer la sécurité maximale" des sapeurs-pompiers.
Des pompiers du département du Nord vont porter plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui. Ils veulent alerter sur le risque des fumées d'amiante auquel ils sont exposés lors de leurs interventions. S'il dit comprendre leur inquiétude, Jean-René Lecerf, président du conseil départemental du Nord et président du conseil d'administration du SDIS 59, assure avoir mis en place, "en moins d'un an", 23 des 43 mesures préconisées par la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales.
franceinfo : Comprenez-vous l'inquiétude des pompiers ?
Jean-René Lecerf : Bien sûr. Comprendre l'inquiétude des sapeurs-pompiers professionnels et des sapeurs-pompiers volontaires, puisque, contrairement à ce qui a été dit, on accorde autant d'importance aux uns qu'aux autres, cela va de soi. On les comprend d'autant plus depuis que ce rapport récent de la Caisse nationale des retraites des agents des collectivités locales a été diffusé. Le conseil d'administration du SDIS [Service départemental d'incendie et de secours] et les autorités du SDIS et les autorités sapeurs-pompiers professionnels ont pris, depuis un an, toutes les mesures qui pouvaient être prises dans un délai aussi court après un rapport très récent. Donc on fait l'impossible pour que tout soit fait pour assurer la sécurité maximale.
Il y a déjà des mesures qui sont mises en place dans un certain nombre de centres d'incendie et de secours sur le nettoyage des tenues des pompiers. Le ministère de l'Intérieur nous dit aussi qu'il est en train de réaliser, dans le cadre du travail de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises, des études globales en nous disant : "mais vous savez, ce qui est mis en place par exemple par nos voisins et amis belges n'est peut-être pas la perfection imaginée aujourd'hui par les syndicalistes de la CGT". Ce problème est pris à bras-le-corps au niveau national et au niveau local pour que nous continuions à mettre en place les mesures de recommandation qui nous sont présentées. Je rappelle quand même que sur 43 mesures, en moins d'un an, il y a en a 23 qui sont mises en œuvre et toute une série qui sont sur le point de l'être.
Visiblement, ça ne suffit pas ?
La sécurité à 100% qui, je le comprends, est réclamée par les uns et les autres, il est vraisemblable qu'aujourd'hui, nous n'y sommes pas encore. Il y a effectivement des progrès supplémentaires à réaliser mais ces progrès, on est en train de les faire. Quelques fois d'ailleurs, il faudrait aussi de la bonne volonté des sapeurs-pompiers. Je prendrais un exemple qui peut vous sembler anecdotique, mais vous avez des appareils respiratoires qui sont des éléments de protection importants. Ils sont lourds, ils peuvent certes être gênants, mais ils sont indispensables. Ils ne sont pas toujours portés. Ces appareils ne sont absolument étanches que lorsqu'on a effectivement des personnes rasées, or on a quelques sapeurs-pompiers qui s'obstinent au port de la barbe.
Plainte contre X, moi je veux bien, mais cette plainte n'a pas l'ombre d'une chance de déboucher. Mettre en place en un an plus de la moitié des recommandations, je pense que sur ce point-là, ils pourraient peut-être nous dire "vraiment, on est dans le même bateau et on se bat sur les même causes et pour les mêmes résultats".
L'amiante est-il encore un problème sanitaire dans votre département ?
Bien sûr, totalement. Dans notre département et les autres. Dans tous les départements de France, vous avez des collèges où l'amiante est encore très présente, les universités c'est la même chose et, ça peut paraître paradoxal, les hôpitaux, les palais de justice, même chose. Dans notre pays, nous vivons avec l'amiante.
Il faut bien sûr lutter contre l'amiante, il faut désamianter lorsque des démolitions interviennent chaque fois que cela est possible, mais retirer l'amiante de tous les bâtiments demain matin, c'est totalement impossible. Donc il faut avoir un code de vie et de bonne conduite par rapport à l'amiante parce qu'on sait très bien que malheureusement, il n'y aura pas de coup de baguette magique pour le supprimer. Un budget total de l'État n'y suffirait pas.
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