"Nous allons arriver à une situation catastrophique, dramatique" : 43 suicides de policiers depuis le début de l'année
Le nombre de suicides chez les policiers augmente. On en dénombre 43 depuis le début de l'année, alors qu'on en avait recensé 35 sur toute l'année 2018.
Quatre suicides de policiers en l'espace d'une semaine et 43 depuis le début de l'année (chiffres recueillis par franceinfo auprès des syndicats de police.) En 2018, on avait recensé 35 suicides de policiers (et 33 gendarmes). En avril dernier, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, avait lancé une cellule alerte prévention suicide, dont les effets tardent à se faire ressentir.
Un suicide tous les cinq jours
Dans le plan de prévention du gouvernement, il est recommandé d'organiser des temps de convivialité dans les commissariats et un numéro Vert a été mis en place. Depuis peu, un policier à qui l'on retire son arme parce qu'il va mal ne perd plus du même coup sa prime de risque, ce qui était encore le cas il y a quelques mois. Mais malgré tout, il faut bien constater que le phénomène continue d'augmenter. En effet, un policier se tue tous les cinq jours en France. Les syndicats dénoncent toujours les manques d'effectifs, les conditions de travail, les équipements, la politique du chiffre, etc.
Le signal doit être donné auprès du président et il doit tordre le cou à Bercy afin de donner les moyens nécessaires pour que la police se sente mieux, sinon nous allons arriver à une situation catastrophique, dramatique.
Fabien Vanhemelryckà Sylvie Charbonnier
Les syndicats souhaitent "un vrai plan d'urgence"
Ils réclament au gouvernement des état généraux de la police, estimant que si l'administration ne peut pas travailler sur les causes personnelles de ces suicides, elle peut au moins améliorer les cycles horaires. Et certains commencent à proposer la formation de sentinelles dans les commissariats des référents, pour repérer les fonctionnaires en danger. Cela existe dans certains pays. En France, l'idée fait son chemin mais n'est pas encore à l'ordre du jour.
"Il faut un vrai plan d'urgence, qui permettrait enfin d'avoir des conditions de travail décentes, d'avoir aussi, comme tout le monde, des heures supplémentaires payées. De ne pas arriver au travail dans des locaux insalubres et se sentir bien au travail pour pouvoir affronter la misère, la violence, le rôle de policier sur la voie publique qui est loin d'être facile, qui est dangereux, etc. Si nous atteignons une situation catastrophique, cela sera de la faute de l'administration, la faute du gouvernement et la faute de la présidence", avertit Fabien Vanhemelryck, le numéro un du syndicat Alliance.
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