Chômage : Pôle emploi prend sa part de "responsabilité" dans le bug d'août

Pôle emploi fait amende honorable. Son directeur général, Jean Bassères, a admis mardi 1er octobre "une responsabilité partagée" avec SFR dans la défaillance qui a abouti à des chiffres faussés du chômage en août. Le chiffre redressé "reste excellent", souligne-t-on cependant au ministère du Travail. 

Mercredi, le ministère du Travail avait publié des résultats spectaculaires pour le mois d'août, avec 50 000 chômeurs de moins en catégorie A (sans aucune activité). Du jamais-vu depuis 13 ans. Pôle emploi a révélé cinq jours plus tard qu'un bug chez l'opérateur SFR a faussé les données. En réalité, la baisse serait "comprise entre 22 000 et 29 000".

Le ministre du Travail "furieux"

Cependant, des observateurs pointent régulièrement du doigt des zones d'ombre autour des données de Pôle emploi. "Ce n'est pas acceptable, c'est scandaleux, dénonce le numéro un de la CFDT Laurent Berger, parce qu'il faut qu'on ait des chiffres fiables". Selon une source proche du dossier, le ministre du Travail, Michel Sapin, "furieux", a convoqué de façon "sévère" le directeur général de Pôle emploi, ainsi que de celui de la Dares, la direction chargée des statistiques du ministère.

Au ministère, on estime que ces chiffres constituent "une statistique sensible, sur laquelle on doit être irréprochable, même si elle est inévitablement soumise à des aléas techniques". Et on déplore de n'avoir pas pu redresser les données avant la publication du 25 septembre, puisque l'anomalie (un boom des cessations d'inscription pour défaut d'actualisation de près de 40%) avait été décelée.