Chômage des seniors : "On marche sur la tête", s'étonne Sophie Binet, opposée au raccourcissement des indemnités des plus de 55 ans

"On a imposé aux gens de travailler deux ans de plus sans s’interroger sur comment est-ce qu’on maintient les seniors en emploi”, dénonce Sophie Binet, qui réclame des “mesures contraignantes”
Article rédigé par franceinfo
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Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, le 11 décembre 2023 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"On marche sur la tête", lâche Sophie Binet sur franceinfo lundi 11 décembre. La secrétaire générale de la CGT s'oppose au raccourcissement des indemnités chômage pour les seniors voulu par Bruno Le Maire. Le ministre de l'Économie souhaite que les personnes de plus de 55 ans soient indemnisées comme les autres (18 mois et non 27 comme c'est le cas actuellement).

"On est dans un contexte où le chômage recommence à augmenter et ce que nous explique le gouvernement, c'est qu'il faut encore augmenter les licenciements", poursuit-elle. Pour Sophie Binet, il faut des mesures contraignantes "contre les entreprises" et non contre les salariés : "On se moque du monde. D'abord on a imposé aux gens de travailler deux ans de plus sans s'interroger sur comment est-ce qu'on maintien les seniors en emploi, et là on va réduire nos droits aux allocations chômage sans avoir contraint les entreprises à conserver les seniors". Elle dénonce le fait que les grandes entreprises fassent "un concours de licenciements, de ruptures conventionnelles collectives et individuelles pour sortir les seniors de leurs effectifs". Selon elle, "c'est là-dessus qu'il faut travailler".

Pour lutter contre la proposition de Bruno Le Maire, Sophie Binet rappelle qu'il y a une négociation d'ouverte sur le sujet et que la CGT va y aller avec des propositions "concrètes et contraignantes". Parmi ces propositions : "imposer des obligations de formations pour les seniors, renchérir le coût des licenciements des seniors, faire en sorte de systématiser les dispositifs de pré-retraite et les départs aménagés en retraite, ou encore mettre en place de vrais dispositifs de reconnaissance de la pénibilité et d'aménagement des postes de travail", conclut-elle.

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