Chômage : des allocations dégressives ?
Le patronat aimerait instaurer la dégressivité des allocations chômage pour inciter à la reprise d'un emploi. L'argument fait bondir les syndicats.
Le Medef souhaite instaurer le principe de dégressivité pour les chômeurs. Les allocations baisseraient à mesure que les chômeurs restent au chômage. Une proposition que n'écarte pas la ministre Muriel Pénicaud qui déclare : "on n’a aucun tabou". Les demandeurs d'emploi sont inquiets : "s'il n'y a pas assez de travail pour tout le monde, cela ne changera rien", témoigne l'un d'entre eux.
Une mesure loin d'être une nouveauté
Aujourd'hui une personne sans emploi touche une somme fixe pendant deux ans. Avec la dégressivité, plus elle reste au chômage, moins elle ne touche d'allocations. L'avantage pour le gouvernement est de permettre à l'assurance chômage de faire des économies. Mais la mesure est loin d'être une nouveauté. En 1986, Pierre Bérégovoy instaure ce principe. Il reste en vigueur quinze ans avant que Lionel Jospin ne décide d'y mettre fin. Éric Heyer, économiste à l'OFCE explique que "cela pousse un chômeur à reprendre n'importe quel type d'emploi et souvent des emplois qui ne sont pas au niveau de sa qualification (...). En terme de chômage, cela ne fait rien", explique-t-il. Les syndicats se sont déjà exprimés contre la dégressivité des allocations chômage.
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