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"J'espère combler le vide qu'il y a": en difficultés financières, de plus en plus d'inscrits à Pôle emploi complètent leur allocation avec une activité partielle

En 10 ans le nombre de demandeurs d'emploi qui enchaînent mission d'intérim, CDD ou contrats courts pour compléter le montant des allocations, a augmenté significativement.

Article rédigé par franceinfo - William de Lesseux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une agence "Pôle Emploi" à Bordeaux, le 8 février 2022. (photo d'illustration). (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Dans cette agence Pôle emploi du quartier de la Bourse à Paris, des dizaines d'inscrits défilent chaque matin, sans rendez-vous. Brigitte vient se renseigner. La quadragénaire est assistante maternelle libérale. "Je travaille avec trois enfants, mais deux d'entre eux sont partis, explique-t-elle. Ils doivent m’indemniser !" Son salaire actuel est tombé à moins de 1 000 euros contre 2500 il y a deux mois. "Je suis seule. Comment faire pour payer mon loyer ? Comment je fais pour payer mes factures ?, s'interroge Brigitte.

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Pour le moment, elle n'a touché que 116 euros de la part de Pôle emploi. "Qu'ils fassent quelque chose. On ne peut pas vivre avec 1 000 euros. Il y a des factures à payer. Même seule, on ne peut pas vivre avec 1 000 euros" Alors que les chiffres du chômage au troisième trimestre sont révélés mercredi 26 octobre, le profil des demandeurs d'emploi est en train de changer. Ils sont de plus en plus nombreux, 700 000 inscrits supplémentaires en 10 ans, à être inscrits tout en ayant une activité salariée à temps partiel. Contraints d'enchaîner intérim, CDD et contrats courts pour compléter leur allocation dans l'attente d'un emploi stable.

Anis Nébri est malheureusement dans cette situation. Bénéficiaire d'une allocation insuffisante, il cumule déjà une série de petits boulots. Le jeune électricien vient déposer son CV dans cette agence d'intérim du quartier de la gare du Nord. "Avec l'intérim, j'espère combler le vide qu'il y a. Je touche une allocation de 520 € maximum par mois, note Anis Nébri.

"Je vis encore chez mes parents parce qu'avec 520 € par mois, malheureusement, de nos jours on ne peut plus faire grand-chose. À un moment, il faut que je prenne mon indépendance."

Anis Nébri, électricien

à franceinfo

Pour gagner un peu plus, Anis Nébri a décidé de pousser la porte de l'agence d'intérim BPS. Après un rapide entretien Cyprien Dach, conseiller dans cette société d'Intérim, promet quelques CDD au candidat. "Les profils qui viennent chercher de l'intérim ici sont souvent des profils qui sont déjà inscrits à Pôle emploi, souligne Cyprien Dacalor. Ils ont besoin de travailler puisqu'au bout d'un moment, les allocations chômage se terminent et il faut forcément continuer à cotiser et à travailler pour l'avenir."

Même si certains intérimaires ne s'inscrivent pas forcément en parallèle à Pôle emploi,"ils sont de plus en plus amenés à le faire, constate-t-il. Ils connaissent très bien leurs droits et comment gérer ce système." L'objectif de ces intérimaires reste d'obtenir un contrat à durée indéterminée, à plein temps. Sortir de la précarité et espérer enfin se désinscrire de Pôle emploi.

En difficultés financières, de plus en plus d'inscrits à Pôle emploi complètent leur allocation avec une activité partielle - le reportage de William de Lesseux

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