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Le vrai du faux. Chômage : "plus de la moitié" des demandeurs d'emploi ne sont-ils pas indemnisés, comme l'affirme Laurent Berger ?

Le secrétaire général de la CFDT a raison. Il dénonce par ailleurs un projet "dogmatique" concernant le projet de réforme de l'assurance-chômage du gouvernement. 

Article rédigé par franceinfo, Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Laurent Berger, secrétaire national de la CFDT, est l'invité du "8h30 franceinfo" lundi 3 octobre 2022.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Le texte concernant la réforme de l'assurance-chômage vient d'arriver à l'Assemblée nationale. Avec ce projet de loi, le gouvernement souhaite notamment moduler le montant de l'indemnisation en fonction de la situation économique. Un projet "dogmatique" selon Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, qui s'oppose à cette réforme : "C'est inefficace parce qu'aujourd'hui, il y a plus de la moitié des demandeurs d'emploi qui ne sont pas indemnisés", a-t-il déclaré lundi 2 octobre sur franceinfo.

Moins d'un chômeur sur deux est indemnisé 

Laurent Berger a raison. Moins de la moitié des demandeurs d'emploi inscrit touche une allocation. Si on regarde les chiffres : on compte un peu plus de 5 millions de demandeurs d'emploi inscrits si on prend les catégories A B et C, c'est à dire les personnes qui sont tenues de chercher un travail. Sur ce total, environ 2,3 millions perçoivent une indemnité de l'Assurance-chômage. 

D'ailleurs, le nombre de bénéficiaires diminuent depuis plus d'un an. Cela s'explique notamment par les créations d'emplois qui font baisser le chômage, mais cela s'explique aussi par l'arrêt des aides Covid pour ceux qui étaient en fin de droits pendant les restrictions sanitaires. 

Par ailleurs, beaucoup de chômeurs peuvent en théorie toucher une allocation mais ne la perçoivent pas. Environ un million de demandeurs d'emploi sont considérés comme "indemnisables" par l'assurance-chômage, sans rien toucher. Cela s'explique en partie par le fait que beaucoup de personnes enchaînent plusieurs CDD et perçoivent un salaire "trop élevé" pour être indemnisé. Ou alors ils ont travaillé trop d'heures dans le mois pour pouvoir cumuler salaire et indemnité. 

Au moins 25% des salariés renoncent

Et puis certains ne demandent même pas d'indemnisation. C'est ce qu'avance un rapport du ministère du Travail : entre 25 et 42% des salariés éligibles à l'Assurance-chômage ne réclament pas l'indemnisation à laquelle ils ont droit.

Cela concerne entre 400 000 et 700 000 personnes. Ce non-recours s'explique, d'après l'étude, par deux raisons principales. La première parce que les salariés ne savent pas s'ils ont le droit ou non au chômage. Et puis la seconde : ils refusent de pousser les portes de Pôle emploi par craintes de stigmatisation ou alors parce qu'ils pensent retrouver rapidement du travail. 

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