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Réforme de l'assurance chômage : "C’est avec ces politiques que vous faites progresser l’extrême droite" a lancé la sénatrice communiste Cécile Cukierman lors des questions au gouvernement

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Article rédigé par Public Sénat
France Télévisions

Lors des questions au gouvernement du Sénat, ce mercredi, la sénatrice communiste Cécile Cukierman s'est indignée de la réforme de l'assurance chômage. La sénatrice socialiste, Marie-Pierre de la Gontrie est quant à elle revenue sur la condamnation de l'ancien Président de la République Nicolas Sarkozy, et notamment sur le soutien que lui a publiquement apporté le ministre de l'Intérieur.

« Vous avez déclaré que vous étiez une femme de gauche attachée à la justice sociale, mais la réforme que vous proposez n’est pas une réforme de gauche », a lancé ce mercredi la sénatrice communiste Cécile Cukierman à Elisabeth Borne à propos de la réforme de l’assurance chômage, lors des questions au gouvernement du Sénat. Et d’ajouter : « C’est avec ces politiques que vous faites progresser l’extrême-droite, ce ne sera pas de la responsabilité des électeurs de gauche ! » 

Ce mardi, la ministre du Travail a présenté les nouveaux contours de la réforme de l’assurance chômage, qui entrera en partie en vigueur le 1er juillet. Une réforme pour le moins controversée : « A l’unanimité les organisations syndicales la rejettent, mais vous persistez à aggraver la situation de plus fragiles », s’est indignée la sénatrice communiste, qui réclame le retrait de cette réforme « inique », que la crise sanitaire ne peut « justifier ».

« Nous avons fait des adaptations très fortes pour répondre aux observations des organisations syndicales »

« Le gouvernement a pleinement pris en compte le contexte sanitaire, économique et social. Nous avons fait des adaptations très fortes pour répondre aux observations des organisations syndicales, notamment le maintien du seuil d’ouverture des droits à 4 mois tant que la situation sur le marché du travail n’est pas revenue à la normale et le plancher dans le calcul de l’assurance chômage pour éviter des allocations trop basses », lui a rétorqué la ministre. 

Darmanin a « tout à fait le droit d’avoir à titre personnel des mots amicaux » pour Sarkozy, selon Gabriel Attal

La condamnation à trois ans de prison, dont un an ferme, pour corruption active et trafic d’influence de Nicolas Sarkozy dans l’affaire « des écoutes », continue d’être commentée. Les critiques sur cette décision, dont l’ancien chef de l’Etat a fait appel, se sont multipliées à droite. Au gouvernement, Nicolas Sarkozy a bénéficié du soutien du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui est l’un de ses anciens lieutenants politiques.

Des propos rappelés ce mercredi au Sénat par la sénatrice PS, Marie-Pierre de La Gontrie, lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat : « Nicolas Sarkozy, dans ces moments difficiles, a évidemment mon soutien ». « Lorsque le ministre de l’Intérieur s’exprime face caméra dans un déplacement officiel, ce n’est pas un propos privé, c’est la position du gouvernement » affirme la sénatrice PS de Paris, qui demande au premier ministre s’il « partage » les propos de son ministre, et s’ils sont « compatibles avec sa fonction ».  

« Gérald Darmanin a commencé par dire « je n’ai pas de commentaire à faire sur une décision de justice » » 

Réponse du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. « En tant que membre du gouvernement, je n’ai pas de commentaire à faire sur une décision de justice. Il y a une séparation des pouvoirs, un état de droit », commence le secrétaire d’Etat, qui « regrette » que la sénatrice n’ait pas cité « l’intégralité de la phrase ». « Gérald Darmanin a commencé par dire « je n’ai pas de commentaire à faire sur une décision de justice ». Il l’a dit très clairement. Qu’il ait ensuite, à titre personnel, des mots amicaux pour une personne qu’il connaît, c’est tout à fait son droit et sa possibilité. Mais l’important, c’est que l’ensemble des membres du gouvernement, nous nous en tenions à une ligne, et a fortiori pour un ancien Président de la République, comme pour tout autre justiciable, qui est de ne pas commenter une décision de justice. Ce qu’a rappelé Gérald Darmanin dans ses propos » souligne Gabriel Attal.

« Vous souhaitez ne pas répondre, et finalement, nous ne saurons pas si vous partagez ou non les propos du ministre de l’Intérieur. J’aurais tendance à penser, car je vous fais confiance sur ce point, que vous manifestez ainsi votre réprobation », réplique Marie-Pierre de la Gontrie, qui rappelle que « lorsqu’on a l’honneur de participer à un gouvernement, on doit chérir la Constitution et les principes de la République, parmi lesquels le respect de la loi et le respect de l’indépendance de l’autorité judiciaire », « il semble aujourd’hui nécessaire que vous le rappeliez à votre ministre de l’Intérieur ». Elle ajoute : comment ne pas avoir l’effet dévastateur de l’expression publique d’un soutien amical adressé par le patron des policiers à une personne lourdement condamnée pour des manquements à la probité ? Pour Marie-Pierre de la Gontrie, « nul ne peut se réjouir de voir un ancien président de la République condamné pour corruption, mais tous, nous devrions nous réjouir d’avoir une justice qui s’applique à tous, puissants ou misérables ».

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