Marché du travail : les dernières 48 heures pour négocier
C'est la réforme que l'exécutif attend pour lutter contre le chômage. Mais depuis le 4 octobre, date du début des discussions, syndicats et patronat se regardent en chiens de faïence, en total désaccord sur les moyens de donner plus de souplesse aux entreprises, tout en protégeant davantage les salariés. "Il faut que le patronat bouge ", a répété le n°1 de la CFDT, Laurent Berger, sur France Info mercredi.
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Point achoppement : la taxation des CDD
Concrètement, l'accord bute toujours sur le même point : la taxation des contrats précaires. Entre 2000 et 2010, le recours aux CDD de moins d'un mois a explosé, augmentant de 88%. Tous les syndicats, sauf la CFE-CGC, font donc de l'encadrement de ce contrat un impératif. Or, la dernière mouture de texte, transmise par le Medef ce mercredi soir, fait encore l'impasse.
Pourtant, le gouvernement s'est invité par la petite porte dans les nagociations, en menaçant d'exclure les CDD du crédit d'impôt compétitivité. Une intervention "perturbatrice ", a dénoncé la présidente du Medef, Laurence Parisot. Une ingérence "intolérable ", a renchéri la CGPME. Intervention qui pourrait cependant faire mouche. Selon une source proche du dossier citée par l'AFP, le patronat devrait in fine consentir à taxer au moins les CDD liés à un "surcroît d'activité ".
Mais le Medef fait monter les enchères, réclamant en échange de cette ultime concession des mesures de flexibilité "pour permettre aux entreprises de relever la tête ", des procédures de licenciement simplifiées, la possibilité de restructurer en évitant le plan social ou encore un CDI plus souple.
"Un accord qui nous renverrait à la préhistoire sociale" (CGT)
C'est "un démantèlement du code du travail ", rétorquent la CGT et FO qui appellent à une manifestation ce jeudi devant le siège du Medef où se tiennent les négociations, et ne croient pas à la signature d'un accord.
Pour être entériné, le texte final ne doit pas rencontrer l'opposition de plus de deux syndicats. Or, la CGT a déjà prévenu qu'elle ne signerait pas, car "le texte est une régression sociale historique, avec notamment le contrat à durée indéterminée de projet qui est une période d'essai illimitée. C'est un accord qui nous renverrait à la préhistoire sociale", clame Mohammed Oussedik, négociateur de la CGT.
En cas d'échec alors ? C'est le gouvernement qui reprendra la main. Un texte sera présenté "avant fin février " en Conseil des ministre, a annoncé le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies.
> RÉÉCOUTER "S'il n'y a pas d'accord, il y aura une loi " (Alain Vidalies)
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