Féminisation, vieillissement, qualifications... Comment les métiers des Français ont évolué en trente ans
Une étude de la Dares, publiée vendredi, résume les évolutions du marché du travail depuis la période 1982-1984.
Nos métiers ont bien changé depuis trente ans. Une étude de la Dares, l'instance ministérielle chargée de produire des statistiques sur l'emploi, publiée vendredi 13 janvier, résume les évolutions du marché du travail depuis la période 1982-1984. Résultats ? Les emplois en France se sont adaptés aux nouveaux besoins de l'économie, notamment avec l'augmentation des services à la personne.
Par ailleurs, les personnes employées de nos jours ne sont pas les mêmes qu'il y a trente ans. Les emplois se sont fortement féminisés, la moyenne d'âge a augmenté, et le niveau de qualification a progressé. Franceinfo a compilé les six principales transformations de notre marché de l'emploi.
Les métiers du tertiaire ont été les plus créateurs d'emplois
Depuis le début des années 1980, la France a gagné 3,4 millions d'emplois, pour atteindre 25,8 millions sur la période 2012-2014. Parmi ces nouveaux emplois, les métiers du secteur tertiaire ont été ceux qui ont le plus progressé (+1,35 million). Cette catégorie, qui regroupe les activités de services, représente aujourd'hui 77% de l'emploi total en France, contre 65% en 1980. Aujourd'hui, 2 671 000 personnes occupent ces métiers, soit deux fois plus qu’il y a trente ans. Les domaines qui ont le plus progressé sont la santé et l'action sociale, culturelle et sportive ainsi que les services aux particuliers.
L'étude explique ces évolutions notamment par "le vieillissement de la population, [...] la hausse de la part des dépenses de santé", et les politiques publiques en faveur de ces secteurs.
Les métiers agricoles, industriels et artisanaux en forte baisse
"A l'inverse, note l'étude, la plupart des métiers de l’industrie ont connu une baisse d’effectifs marquée et régulière, sous l’effet de l’automatisation des procédés et de la concurrence des pays à bas coût de la main-d’œuvre." Les emplois industriels représentent 12% de l'emploi total contre 18% il y a trente ans. L'étude explique cette évolution par les délocalisations, la mécanisation, la complexification des méthodes de production et le développement des démarches "qualité".
Les métiers agricoles connaissent, eux, la plus forte baisse. En 2012-2014, 958 000 personnes exerçaient un emploi lié à l’agriculture, l’élevage et la pêche, contre 2 millions au début des années 1980.
Les femmes sont plus présentes
Selon l'étude, la féminisation des emplois est une tendance forte sur les trente dernières années. Depuis le début des années 1980, le nombre de femmes en emploi a augmenté de 3,2 millions tandis que le nombre d’hommes en emploi n’a progressé que de 200 000 personnes.
Les femmes occupaient ainsi 48% des emplois, en moyenne, sur la période 2012-2014, contre 41% il y a trente ans. La présence des femmes s’est nettement accrue dans les professions des services administratifs, comptables et financiers. Elles y occupent 70% des postes contre 46% il y a trente ans.
Les actifs ont vieilli
La population en âge de travailler a fortement vieilli au cours des quinze dernières années. La part des 50 ans et plus dans l’emploi - stable autour de 17% du début des années 1980 - n’a cessé d’augmenter depuis, pour atteindre 29% en 2012-2014.
L'étude explique cette évolution par le vieillissement des baby-boomers, nés après la seconde guerre mondiale et jusqu'au milieu des années 1960. L'impact "des réformes des retraites et de la suppression progressive des dispositifs de préretraite" sont également cités.
Le niveau des études a augmenté
L’étude de la Dares souligne aussi la hausse globale du niveau de diplôme. Les personnes en emploi ayant terminé leurs études initiales a fortement progressé en trente ans. Cette élévation générale du niveau de qualification apparaît encore plus nettement lorsqu’on compare les jeunes aux seniors : en 2012-2014, les deux tiers des moins de 30 ans en emploi avaient au moins le bac, contre seulement 41% des 50 ans ou plus.
Le temps partiel s'est développé
Le travail à temps partiel s'est beaucoup développé, "sous l'effet notamment des politiques publiques d'abattements de cotisations patronales" sur ces emplois, explique l'étude. Le recours à ce type d'emplois a évolué depuis trente ans en fonction des politiques publiques. Ainsi, les emplois en temps partiel ont baissé au début des années 2000 du fait de la réduction du temps de travail, puis a "légèrement progressé ces dernières années".
Reste une inégalité de sexe dans ce type de contrats. "Si les hommes sont un peu plus nombreux à exercer à temps partiel, les femmes demeurent nettement plus concernées", rappelle l'étude. En moyenne en 2012- 2014, 79% des personnes à temps partiel sont des femmes (contre 84% en 1982-1984), et près d’un tiers des femmes sont à temps partiel (contre 20%, il y a trente ans).
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