Agriculture : le lait “équitable” profite-t-il vraiment aux éleveurs ?
Les labels se multiplient sur les produits alimentaires et notamment le lait. Les marques de lait “éthiques”, plus rémunérateur pour les éleveurs, ont représenté 16 % des ventes en 2022. Mais est-ce une vraie promesse ou un coup de communication ? “Quand on est passionné de l’élevage et qu’on peut en tirer un revenu et voir l’avenir sereinement grâce à cette passion, c’est le top”, souligne Adrien Lefèvre, éleveur laitier et administrateur de Faire France. Son litre de lait est vendu 1,24 euro en grande surface, il en touche 54 centimes, c’est huit unités au-dessus de la moyenne du marché. La laiterie et le distributeur empochent eux 58 centimes.
Le maintien de la filière française en jeu
Avec le lancement de sa marque équitable en collaboration avec d’autres éleveurs, Adrien Lefèvre a vu son chiffre d’affaires augmenter de 30 000 euros, “l’équivalent d’un temps plein sur la ferme”. Si la qualité entre laits “éthiques” et autres ne varient pas forcément, c’est la rémunération qui est en jeu, mais l’éleveur n’est pas le seul à toucher plus d’argent. “Le consommateur paie à peu près 20 centimes son lait plus cher que le litre normal et le producteur doit toucher sept ou huit centimes en plus”, affirme Jean-Marie Séronie, agroéconomiste. Le marché du lait “équitable” continue de grossir. Il permet le maintien d’une filière française.
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