Reportage "On a fait 600 km, on ne va pas repartir comme ça" : plusieurs agriculteurs de la Coordination rurale rassemblés dans le 17e arrondissement de Paris

La Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français, est restée discrète sur les modalités de la mobilisation des agriculteurs qu'elle organise autour et dans la capitale.
Article rédigé par franceinfo
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Une dizaine d'agriculteurs rassemblés place du Brésil à Paris, dimanche 5 janvier 2025. (FARIDA NOUAR - FRANCEINFO - RADIO FRANCE)

Une dizaine de militants de la Coordination rurale, bonnets jaune sur la tête, sont rassemblés dimanche 5 janvier, place du Brésil dans 17eme arrondissement de Paris, a constaté la journaliste de franceinfo présente sur place, à la veille d'une journée d'action dans la capitale et sa petite couronne prévue par le syndicat agricole.

"On va plus lâcher"

À peine arrivés, ces agriculteurs sont encerclés par les policiers qui les interrogent, les somment de quitter les lieux, de retirer leurs drapeaux jaunes accrochés à la grille et leur demandent la suite de leur programme, ce qui agace l'un des agriculteurs. "Vous voulez nous parquer comme des moutons, que je sache on est libres, c'est un peu lamentable. Vous voulez savoir quand je vais aux toilettes aussi ? On n'a pas fait de bouchon, on n’a rien dégradé du tout", s'agace-t-il.

"Nous sommer de partir et d'enlever les bonnets c'est n'importe quoi", s'insurge pour sa part Jérôme Batret, président de la Coordination rurale en Haute-Loire et en Rhône-Alpes. "On est arrivés, on nous a sauté dessus, il y a une quarantaine de forces de l'ordre, on est les malvenus c'est clair.

"On va plus lâcher la mobilisation parce que ça fait un an qu'on a des promesses en l'air."

Jérôme Batret

à franceinfo

Et Jérôme Batret de prévenir : "Si ça continue ça va durcir et on va être de plus en plus nombreux. On a fait 600 km on ne va pas repartir comme ça." Ces agriculteurs soutiennent qu'ils ne veulent pas attendre d'être reçus le 13 janvier par François Bayrou, mais exigent de voir le Premier ministre avant lundi midi alors que la Place du Brésil a été choisie en référence à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur, auquel sont opposés les agriculteurs.

Interdictions des préfectures

La Coordination rurale, deuxième syndicat agricole, a appelé ses adhérents à manifester et "à monter sur Paris, en voiture ou en tracteur" à partir de dimanche 5 janvier. "L'idée est d'y être dimanche après-midi pour manifester lundi", avait déclaré à l'AFP Patrick Legras, porte-parole du deuxième syndicat agricole. Le syndicat entend obtenir des garanties du Premier ministre pour la défense d'une agriculture axée sur la protection des petits exploitants qu'elle estime broyés par le libre-échange. 

La préfecture de police de Paris et celle du Val-de-Marne ont toutefois interdit "tout rassemblement non déclaré" dans le centre de Paris et à proximité du marché de Rungis à partir de dimanche 18h00, jusqu'au lundi 6 février, midi.

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