Levée, maintien... Le point sur les barrages des éleveurs après l'annonce du plan d'aide
Dans le Calvados, les agriculteurs ont décidé de lever les blocages, mercredi. Ce n'est pas le cas vers Lyon et Clermont-Ferrand, où des actions vont se mettre en place dès ce soir.
Redressement des prix et restructuration de la dette. Face à la crise des éleveurs, le gouvernement a présenté plusieurs mesures d'urgence pour venir en aide à la profession, mercredi 22 juillet.
>> Crise des éleveurs : suivez la journée de mecrredi en direct
Mais l'annonce de ce plan d'aide de 600 millions d'euros n'a pas eu les mêmes effets partout : selon les départements, les agriculteurs ont décidé de lever les blocages ou ont menacé de poursuivre ou de commencer des actions.
Francetv info fait le point sur les actions en région.
Ceux qui lèvent les barrages
Dans le Centre. Les barrages filtrants mis en place mercredi sur les routes d'accès au château de Chambord (Loir-et-Cher) ont été levés vers 16 heures, a indiqué le président de la FDSEA locale, Florent Leprêtre. "Les barrages sont levés pour le moment, mais ce n'est pas parce que nous sommes satisfaits. (...) Le malaise est bien plus profond que cela", a toutefois précisé le syndicaliste.
Dans le Nord. A Lille, si le blocage de l'autoroute A1 a été levé tôt dans la matinée, elle était encore coupée dans le sens Lille-Paris, le temps que la route soit nettoyée et que les vérifications de sécurité soient effectuées. Dans le sens Paris-Lille, en revanche, la circulation a été rétablie dès le milieu de matinée. La situation devrait revenir à la normale "en fin de soirée".
En Picardie. Les dernières actions d'envergure ont été levées.
En Basse-Normandie. A Caen (Calvados), le responsable de la FDSEA a appelé, mercredi après-midi, à suspendre le mouvement localement après les annonces du gouvernement. "Ce que je vous propose, et ce qui est proposé sur les autres sites, c'est de [mettre] à l'épreuve le ministre dans ses engagements", a déclaré le président de la FDSEA du Calvados, Jean-Yves Heurtin, aux éleveurs réunis à un barrage sur le périphérique sud de Caen. Aussitôt, les tracteurs ont commencé à se ranger sur le côté, laissant passer les poids lourds, parfois bloqués depuis lundi matin. Toutefois, un autre barrage est toujours en place à la sortie ouest de la ville, en direction de Rennes (Ile-et-Vilaine).
Ceux qui les maintiennent
En Pays de la Loire. Aucun blocage n'a eu lieu mercredi en Loire-Atlantique, mais les actions prévues jeudi matin ont été "complètement maintenues" pour maintenir "la pression", indique le président des Jeunes agriculteurs du département. "Les annonces du gouvernement n'ont rien fait pour calmer l'élevage. (...) Dans les campagnes, on a l'impression que Stéphane Le Foll s'est foutu de nous", a ajouté Charles Guerlais.
Plusieurs barrages ont aussi été maintenus à la périphérie de Challans (Vendée), devant deux grandes surfaces, ainsi qu'à une sortie de l'autoroute A83. A la gare de péage de Boufféré (Vendée), les agriculteurs bloquent toujours les camions Intermarché et distribuent les denrées non produites en France aux automobilistes.
En Haute-Normandie. Les trois grands ponts suspendus permettant de traverser la Seine entre Rouen et l'estuaire (ponts de Normandie, de Tancarville et de Brotonne) restent fermés à la circulation. "Nos collègues du Calvados ont commencé leur mouvement dimanche soir, nous n'avons démarré qu'hier matin, on peut encore tenir, a fait savoir Stéphane Donckelé, vice-président de la FNSEA de Seine-Maritime. Le mot d'ordre est d'aller renforcer les barrages des ponts."
Ceux qui en prévoient pour jeudi
En Rhône-Alpes. Dans le Sud-Est, les éleveurs, déçus du plan d'aide, ont l'intention de bloquer tous les points autoroutiers stratégiques d'accès à Lyon à partir de mercredi soir. Au moins quatre sites sont concernés : l'A6 à partir de 20h30, au nord du tunnel de Fourvière ; au sud de Lyon sur l'A7 ; et à Beynost dans l'Ain sur l'A42, à partir de jeudi matin.
Ces actions ne sont toutefois pas prévues pour durer et devraient prendre fin dès jeudi soir. "On n'est pas inconscients et bloquer Lyon, ce n'est pas comme bloquer Caen", assure-t-on à la FRSEA de Rhône-Alpes. Mais dans les départements, l'exaspération semble telle que les responsables locaux ne sont pas si affirmatifs sur une fin d'action.
En Isère, les éleveurs prévoient une action devant la laiterie Sodiaal à Vienne, jeudi matin. Une cinquantaine de tracteurs déposeront du fumier puis iront bloquer l'A7 avec leurs collègues de la Loire et de l'Ardèche.
En Auvergne. De la même manière qu'en Rhône-Alpes, les éleveurs de la région ont décidé de débuter des actions. A Clermont-Ferrand, le blocage de cinq ronds-points à l'entrée de la ville se fera jeudi dès 10 heures, selon la FDSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) du Puy-de-Dôme. Quelque 300 agriculteurs et 150 tracteurs sont attendus.
En Bourgogne. Entre 300 et 400 agriculteurs, avec une soixantaine de tracteurs, bloquent déjà en cinq endroits les accès à Chalon-sur-Saône. Ils ont déversé sur la chaussée des tomates, ainsi qu'un chargement d'oignons en provenance d'Australie. Les agriculteurs de l'Yonne seront, eux, mobilisés dès 8h30 à l'abattoir de Migennes et devraient se rendre ensuite à la laiterie Yoplait de Monéteau. Des actions dans la Nièvre, autour de Nevers, sont aussi attendues.
En Bretagne. A Saint-Malo, les éleveurs doivent se concerter, mercredi soir, pour décider de la suite à donner au mouvement. Des barrages sont toujours en place à Quimper et Morlaix. Dans un communiqué, les "bonnets rouges" ont appelé "tous les Bretons à se joindre aux manifestations des agriculteurs partout où c'est possible".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.