Manifestations des agriculteurs contre la baisse des revenus et "l'agribashing" : "Cela tape sur le moral et petit à petit on ne va plus avoir d'agriculteurs"
Michel Joux, président FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, dénonce sur franceinfo mardi un "agribashing" qui "tape sur le moral", alors que les agriculteurs se sont donnés rendez-vous devant les préfectures pour interpeller le président Emmanuel Macron.
Les agriculteurs se donnent rendez-vous à l'appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs mardi 22 octobre matin devant les préfectures pour interpeller le président Emmanuel Macron. Objectif : obtenir de sa part une prise de position forte contre la déconsidération dont ils estiment être victimes et le malaise qui en découle. Michel Joux, président FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, dénonce sur franceinfo mardi un "agribashing" qui "tape sur le moral".
franceinfo : Quels sont vos problèmes ?
Michel Joux : On a une vraie difficulté au niveau de l'agriculture française en termes de revenu, mais également en termes de non reconnaissance, ce que l'on appelle l'agribashing. On demande à Emmanuel Macron qu'il prenne la parole, très clairement, sans ambiguïté pour dire à son agriculture française qu'elle est la meilleure du monde, qu'en tant que président il va lui donner un coup de main en termes de rentabilité et d'agribashing. On va aller voir le préfet de région avec des mesures très concrètes et on va demander des réponses très concrètes dans les jours qui viennent.
Quelles sont ces mesures ?
Il faut des mesures très précises sur le revenu des agriculteurs, avec des relations commerciales équilibrées. Donc, on demande soit une révision, soit l'application de la loi Alimentation pour qu'une partie de la valeur ajouté de la chaîne alimentaire française reviennent à l'agriculteur. Il faut que la loi aille plus loin. Il faut contraindre les industriels et la grande distribution, avec les agriculteurs pour qu'on puisse avoir la valeur ajoutée répartie tout au long de la chaîne.
Vous vous plaignez de l'agribashing. À quoi cela est-il dû selon vous ?
On n'est pas très bons dans la communication. C'est la troisième année consécutive que l'on est qualifiée comme la meilleure agriculture du monde, ce sont des opérateurs indépendants qui le disent. Donc nos pratiques ne sont pas si mauvaises que cela. C'est vrai qu'on entend qu'on fait tout et n'importe quoi, mais ce n'est pas vrai. Un agriculteur qui se lève le matin, ne gagne pas bien sa vie et se fait critiquer, ça tape sur le moral et petit à petit on ne va plus avoir d'agriculteurs. Il nous faut absolument une parole politique du ministre, mais aussi du président de la République sans ambigüité. Il y a des fois il y a un peu d'ambiguïté dans les discours et les associations environnementales en profitent pour dénigrer des choses qui ne sont pas sérieuses.
Les sondages montrent que les Français aiment les agriculteurs. Pourtant vous vous sentez de plus en plus attaqués. Comment l'expliquez-vous ?
Neuf Français sur dix aiment les agriculteurs. L'agribashing ce sont quelques-uns, une toute petite minorité très agissante, très puissante, influente, qui nous tape sur le coin du nez tous les matins et cela c'est inadmissible. Il faut absolument solutionner cela, cela passera peut-être par un encadrement législatif plus contraint pour ceux qui dénigrent l'agriculture française.
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