En Gironde, une start-up transforme l’urine humaine en fertilisant agricole
L’urine humaine serait-elle le nouvel or jaune des agriculteurs ? Une jeune entreprise girondine s’est lancée dans la transformation de cette matière inépuisable en fertilisant pour l’agriculture. Un bon moyen de remplacer les engrais chimiques. #IlsOntLaSolution
Utilisée pendant des siècles, puis abandonnée, l’utilisation de l’urine humaine dans l’agriculture est en passe de faire son retour. En Gironde, la société Toopi Organics s’est lancée dans la collecte et la valorisation de cette ressource à priori inépuisable. Elle a mis au point un procédé pour la transformer en biostimulant capable de se substituer aux engrais classiques. Une idée née d’un constat pour son fondateur Michael Roes : "L’urine ressemble vraiment à un substrat de culture de bactéries, donc on a fait des essais pour voir si effectivement les bactéries poussaient dessus".
Simple et rentable
Une fois l’urine collectée, elle est stabilisée dans de grandes cuves en inox avec de l’acide lactique. Pas de détérioration de la matière première, ni d’odeurs, la transformation peut débuter pour obtenir cet engrais totalement naturel, et rentable puisqu’un litre d’urine transformée donne un litre de fertilisant.
C’est un peu comme faire du vin et de la bière. L’urine c’est notre support, on rajoute une source de sucre, on rajoute la bactérie que l’on veut faire pousser et on monte en température pour faire fermenter. On obtient ainsi un concentré de bactéries qui ont poussé sur l’urine.
Michael RoesPrésident de Toopi Organics
Production à grande échelle
L’urine est riche en azote, phosphore et potassium, soit le triptyque NPK essentiel pour la fertilisation des sols et des cultures. Et les tests en culture menés par l’entreprise s’avèrent plus que concluants. Dans certains cas, le rendement est même supérieur de 10% par rapport aux fertilisants chimiques issus de l’extraction de minerai et l’industrie pétrolière.
Cette solution écolo pour arrêter de polluer les sols a déjà séduit de nombreux investisseurs et intéresse désormais également l’industrie pharmaceutique. En attendant, la start-up girondine est en passe de réussir son pari, dès l’an prochain, 300 unités de production verront le jour partout en France.
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