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Faut-il chasser les loups de France ? La question continue de diviser

Des éleveurs manifestent, samedi, dans l'Aveyron, pour réclamer la fin de la protection des loups en France. Les défenseurs de l'animal, eux, appellent les éleveurs à "évoluer".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des loups gris d'Europe dans le parc animalier Alpha à Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes), en mai 2017. (MAXPPP)

Les éleveurs d'Aveyron et de Lozère manifestent à nouveau, samedi 5 août, pour dénoncer le "massacre" causé par les loups en France. Le défilé est prévu dans la commune de Séverac, dans l'Aveyron, avec 3 000 brebis, 18 bovins, sept équidés symbolisant quatre mois de prédation selon ces éleveurs. Ils réclament des mesures supplémentaires.

Des attaques quasi-quotidiennes

"Nous demandons la révision de la Convention de Berne [datant de 1979], en particulier la Convention habitat, pour que le loup soit déclassé des bêtes protégés et soit considéré comme une bête nuisible, indique Jean-Noël Verdier, membre de la Coordination rurale Aveyron. Dans le Sud-Aveyron, nos collègues sont agressés par le loup pratiquement tous les jours. Il y a des attaques. Aujourd'hui, il est avéré que les meutes commencent à se former puisque des randonneurs ont aperçu une louve et ses petits."

Je pense qu'il vaut mieux agir et prévenir avant de se retrouver dans une situation incontrôlable. 

Jean-Noël Verdier, Coordination rurale Aveyron

à franceinfo

Les loups sont arrivés d'Italie au début des années1990. Ils sont environ 360 en France sur une dizaine de départements, selon les estimations. "Si les anciens ont œuvré [pour leur disparition du territoire], c'est qu'ils avaient une raison. On élève des brebis pour nourrir l'homme. Ce n'est pas pour le loup. Le loup, pour moi, a sa place dans des lieux réservés qu'on appelle les parcs."

Développer la recherche plutôt que l'abattage

Fin juillet, Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, et Stéphane Travert, le ministre de l'Agriculture, ont cosigné un arrêté autorisant l'abattage de 40 loups pour la période 2017-2018, contre 38 en 2016-2017. Plusieurs organisations de protection de l'environnement et les associations pro-loups ont vivement critiqué cette décision. C'est "une réponse qui est totalement politicienne en fait, qui vise simplement à satisfaire les éleveurs et à essayer d'obtenir la paix sociale", assure Pierre Rigaux, naturaliste et représentant du Collectif pour la protection des loups CAP Loup. 

Abattre des loups, ça ne sert à rien parce que ça n'empêche pas du tout la prédation de continuer.

Pierre Rigaux, CAP Loup

à franceinfo

"Ce qui est difficile à gérer, ce n'est pas le loup, c'est plutôt la difficulté que peuvent avoir des éleveurs à évoluer dans leurs pratiques, selon Pierre Rigaux. Pour faire face aux loups, aujourd'hui, l'État apporte une aide financière aux éleveurs pour qu'ils aient des chiens de protection, des clôtures et des berges pour protéger les troupeaux. "Encore faudrait-il que l'argent soit mieux contrôlé et que les mesures préconisées et financées par l'État soient vérifiées, testées, améliorées, ce qui n'est pas toujours le cas", déplore Pierre Rigaux qui assure que cet ensemble de mesures "fonctionne bien dans certains cas, quand c'est bien mis en place" mais que pour d'autres, il faut "mettre en place de la recherche agronomique (...) pour aider les éleveurs à développer des nouvelles techniques".

Le 2 août dernier, Nicolas Hulot a indiqué qu'il n'était "pas satisfait" par l'arrêté signé quelques jours plus tôt "parce qu'il ne règle rien", selon lui. Un nouveau plan pluriannuel de gestion du loup (2018-2022) a été promis pour janvier prochain. 

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