Glyphosate : quand les agriculteurs parlent "outil", Hulot répond "amiante"
Des agriculteurs ont manifesté vendredi sur les Champs-Elysées à Paris pour protester contre la volonté de la France d'interdire le glyphosate. À leur contact, Nicolas Hulot a pointé la dangerosité de l'herbicide.
Plusieurs centaines d'agriculteurs ont manifesté vendredi 22 septembre sur les Champs-Elysées à Paris. Ils redoutent l'interdiction par la France du glyphosate, un herbicide. Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, est venu quelques minutes à leur rencontre. Deux argumentaires se sont alors opposés. Le ministre met en avant la dangerosité du produit, tandis que la profession agricole défend l'utilité d'un produit.
"C’est sympa d’être venu, mais on aurait voulu avoir cette discussion avant", a lancé au ministre un agriculteur, réclamant des preuves de la dangerosité du produit.
Trouvez-nous l’étude qui nous prouve qu’il y a des morts. S’il y avait tant que ça de morts, on serait déjà tous crevés, nous ! On est 10 000 fois plus exposés que le citoyen lambda.
Un agriculteur, défenseur du glyphosateà franceinfo
Pour le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, il ne fait aucun doute que le glyphosate est dangereux. Dans ce cas, dit-il, inutile d'attendre "la démonstration du pire, une liste exhaustive du nombre de victimes pour réagir".
Les arguments que j’entends de votre part, je les avais entendus sur l’amiante à l’époque
Nicolas Hulot, répondant aux agriculteursà franceinfo
Dans beaucoup de domaines en France, si on avait anticipé, il n’y aurait pas un certain nombre de tragédies, a déclaré vendredi Nicolas Hulot, devant des agriculteurs qui ne comprennent pas que les règles du jeu changent au rythme des élections. "M. Le Foll a construit sa politique de l'agro-écologie sur le glyphosate. Pendant cinq ans, on a emmené l'agriculture vers ça. On change de gouvernement et on fout tout par terre", a déclaré Damien Greffin, président de la FDSEA d'Ile-de-France. L'agriculteur a dit défendre "un outil". Si on l'interdit, déclare-t-il, "on aura un produit plus cher et une charge que n'aurons pas les autres agriculteurs européens".
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