Grippe aviaire : comment la filière du foie gras se prépare un avenir
Dans l'attente d'une reprise d'activité, la filière du foie gras réfléchit à des adaptations pour éviter un nouvel épisode de grippe aviaire ou freiner sa propagation.
L'ampleur des conséquences de la grippe aviaire a été chiffrée par les producteurs de foie gras du Sud-Ouest. L'abattage massif de canards et d'oies imposé par le virus H5N8 a déjà coûté 250 millions d'euros à la filière. Il est toujours impossible de fixer un calendrier précis de reprise d'activité, mais la profession reste sur l'idée de reprendre mi-mai ou fin mai. Une chose est certaine, la profession va s'adapter aux risques.
Des déplacements sous très haute-vigilance
La détection de la maladie constitue le point essentiel de la réflexion des producteurs, s'ils veulent freiner la propagation d'une nouvelle grippe aviaire. La détection doit être systématique avant tout déplacement. Marie-Pierre Pé, porte-parole de la filière du foie gras explique que, cette année, des animaux ont été déplacés, alors qu'ils étaient en incubation, ce qui ne se voit pas.
Avant de bouger les animaux, on s'assure qu'ils ne sont pas porteurs de la maladie.
Marie-Pierre Pé, porte-parole de la filière du foie gras
Pendant le passage des oiseaux migrateurs, les éleveurs devront pouvoir mettre leurs canards à l'abri. L'élevage en plein air reste la norme, mais pour passer le cap de cette période à risque, un bâtiment doit pouvoir les accueillir. La profession a estimé qu'il faudrait construire 1 000 bâtiments de 400 m2 d'un coût unitaire de 100 000 euros.
Des exigences pour le transport
L'accent sera mis aussi sur le transport. Christophe Barrailh, le président de l'interprofession promet une filière exemplaire et exigeante.
Les camions ne fabriquent pas le virus, mais ils ont été un formidable moyen de propagation. Un véhicule rentrant sur une exploitation doit être correctement nettoyé et désinfecté.
Christophe Barrailh, président de l'interprofession
Ce sont de nouvelles contraintes, voire des sacrifices, mais des investissements qui doivent permettre à la filière de s'offrir un avenir, souligne la porte-parole Marie Pierre Pé.
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