Mobilisation des agriculteurs : "C'est de la colère qui s'exprime" face à un sentiment de "trop-plein", explique le président de la FNSEA

"Les questions de revenus, de compétitivité" ou encore "la suradministration" font partie des principales revendications, estime Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, premier syndicat agricole, invité lundi sur France Inter.
Article rédigé par franceinfo
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Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, le 22 janvier 2024 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"C'est de la colère qui s'exprime", assure lundi 22 janvier sur France Inter Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, alors que des agriculteurs continuent de se mobiliser en Occitanie, en bloquant pour la quatrième nuit d'affilée l'autoroute A64 au niveau de Carbonne (Haute-Garonne). Le patron du premier syndicat agricole explique que les "agriculteurs veulent redonner une forme de dignité à leur métier". Pour Arnaud Rousseau, si les agriculteurs sont prêts à passer quatre nuits de suite dehors, sur une autoroute, c'est "qu'ils sont arrivés à un tel point de désespérance qu'ils ont envie de faire valoir leurs revendications".

Le céréalier de Seine-et-Marne rappelle que cette colère "n'est pas nouvelle", qu'elle s'est exprimée depuis "quelques mois". Elle démontre, selon Arnaud Rousseau, d'un sentiment de "trop-plein" face "aux mesures françaises et européennes". Les agriculteurs multiplient en effet les actions depuis plusieurs mois pour dénoncer des charges financières et des normes environnementales jugées trop lourdes. À travers leurs différentes actions, ils souhaitent faire entendre leurs diverses revendications, comme "les questions de revenus, de compétitivité" ou encore "la suradministration".

"J'appelle Bruno Le Maire à colmater les brèches"

Arnaud Rousseau fait aussi part de "l'incompréhension" des agriculteurs face "au cadre européen" actuellement en place et à ce "qui leur est demandé". Il compare ainsi les attentes des consommateurs demandeurs "de qualité, de proximité et de naturalité" à la réalité du terrain "où les importations des pays tiers explosent". "L'année dernière, on a importé en France deux fois plus de céréales que l'année d'avant, au moment où on va nous demander de mettre 4% en jachère", déplore le président de la FNSEA.

Face à la colère des agriculteurs, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a promis que l'État multiplierait dès cette semaine les contrôles liés aux négociations commerciales entre distributeurs et agriculteurs. Une annonce saluée par Arnaud Rousseau. Le patron du premier syndicat agricole assure que cette année les négociations "sont extrêmement difficiles". Il affirme que certaines "centrales d'achat de la grande distribution" échappent à la réglementation française. Il les accuse "de quitter la négociation française pour aller dans des centrales d'achat européennes qui contournent la loi Egalim". Face à cette situation, Arnaud Rousseau s'en remet au gouvernement : "J'appelle Bruno Le Maire à colmater les brèches", lance-t-il.

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