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Néonicotinoïdes peut-être à nouveau autorisés pour les betteraves : "La France pourrait manquer de sucre", justifie Christiane Lambert de la FNSEA

La présidente du premier syndicat de France assure que les abeilles ne sont pas en danger contrairement aux 46 000 emplois de la filière.

Article rédigé par franceinfo
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Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, le 18 février 2020. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Le gouvernement veut autoriser à nouveau les agriculteurs à utiliser, dès 2021 les semences de betteraves enrobées de néonicotinoïdes, insecticide interdit depuis 2018. "Deux ans après, sur les 450 000 hectares de betteraves en France, plus des trois quarts sont atteints de la jaunisse parce qu'un puceron vert a piqué la betterave", a regretté sur France Inter mardi 11 août Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Elle a estimé que les agriculteurs sont "dans une impasse" : "La France pourrait manquer de sucre. Est-ce qu'on reste campé sur une décision purement idéologique alors qu'aucun autre pays ne l'a fait ?", a-t-elle ajouté.

La betterave n'est pas une plante comme une autre, il n'y a pas de fleur, donc il n'y a pas de pollen et elle n'est pas fréquentée par les abeilles. 

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA

à franceinfo

Pour la présidente du premier syndicat agricole en France, "c'est un peu superficiel de dire que les néonicotinoïdes sont tueurs d'abeilles, concernant la betterave, il n'y a pas les dangers observés par certains".

Une dérogation pour essayer de "sauver les meubles"

Dans un communiqué en date de la semaine dernière, le ministère de l'Agriculture a annoncé son intention d'obtenir une modification de la loi pour déroger l'interdiction de certains néonicotinoïdes jusqu'en 2013. "Une dérogation de deux ans, ça ne veut pas dire qu'on arrête de travailler et de chercher" des solutions alternatives, "ça veut dire qu'on essaie de sauver les meubles l'année prochaine", d'après Christiane Lambert. Elle a assuré que la filière de la betterave concerne actuellement "46 000 emplois, et si ces producteurs-là ne peuvent plus produire de betteraves, que vont-ils faire ? Des blés, des pommes de terre ? On aura des excédents dans les autres cultures".

Christiane Lambert estime qu'"à un moment, il faut un compromis entre une décision écologique, une décision économique et surtout il faut écouter les scientifiques". Elle a salué "ce qui est fait dans les autres pays, avec l'engagement après de semer les années suivantes des cultures non mellifères, fait qu'on peut constater qu'il n'y a pas de mortalité supplémentaire d'abeilles".

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