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Restrictions d’eau : les associations environnementales demandent au gouvernement la fin des dérogations

Malgré la pénurie d'eau qui touche la France cet été, nombreux sont ceux qui peuvent quand même en pomper dans les nappes ou les rivières. France Nature Environnement demande au gouvernement de mettre un terme aux facilités de dérogations.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Selon France Nature environnement, la Vendée, la Charente Maritime, la région Auvergne Rhone Alpes accordent un peu trop systématiquement de dérogations. (PIERRE LE MASSON / MAXPPP)

Depuis ce printemps, la Bretagne doit limiter ses prélèvements d'eau et aujourd'hui tous les départements sont concernés par des restrictions : ne pas laver sa voiture, ne pas arroser son jardin... Pourtant dans le sud du Morbihan, il n’a pas été question de limiter l'eau pour les touristes. "J’ai un exemple près de chez moi où sur les plages, ils ont installés des douches, regrette Alain Bonnec, président d'Eaux et rivières de Bretagne. Alors, les gens prennent des douches toute la journée… Je trouve ça ahurissant." 

Des coupures d’eau à l’automne ? 

Les dérogations sont avant tout demandées par des agriculteurs. La FNSEA souhaite d'ailleurs qu'ils puissent faire plus de réserves d'eau l'hiver pour faire face à la sécheresse l'été. Une mauvaise idée pour Alain Bonnec : "On a autorisé au mois d’avril des exploitants à faire des retenues d’eau pour irriguer. Ils ont donc carrément pompé dans les cours d’eau, qui étaient déjà assez bas." Et ce n’est pas, rappelle-t-il, avec les quelques pluies à venir qui feront remonter les niveaux. "Si nous n’avons pas de pluie conséquentes à l’automne prochaine, nous pourrions devoir faire face à des coupures d’eau…", prévient l’homme.

Activité économique vs biodiversité : un mauvais débat 

Dans le Finistère, plusieurs dizaines de dérogations ont été accordées par la préfecture à des agriculteurs ou des collectivités. Même chose dans l'Indre près de Châteauroux où la situation est très critique. Jacques Lucbert, président d'Indre Nature voit que certains cultivateurs de maïs obtiennent systématiquement des dérogations et qu'il est difficile de contrer leurs arguments économiques. "On oppose toujours l’activité économique et la biodiversité, considérée comme secondaire. Pourtant quand on évoque la destruction de la biodiversité, les enjeux sont bien plus graves que cela : à terme, ce sont des charges économiques phénoménales qui devront être assurées." 

Nicolas Hulot présentera un plan mercredi 

Selon France Nature Environnement, la Vendée, la Charente-Maritime, la région Auvergne-Rhone-Alpes accordent un peu trop systématiquement de dérogations, l'association demande au ministre d'intervenir. Nicolas Hulot doit justement présenter mercredi en conseil des ministres son plan de lutte contre la sécheresse.

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