: Vidéo Le message de Christian Favier, le premier président d'un département à vouloir interdire le glyphosate
C'est la première fois en France qu'un département interdit l'utilisation du glyphosate. Christian Favier, président du Val-de-Marne, explique pourquoi il a décidé de prendre cet arrêté.
Christian Flavier, le président PCF du Val-de-Marne, a annoncé ce mardi 10 septembre avoir pris un arrêté bannissant l'usage de produits phytopharmaceutiques contenant du glyphosate.
Une dimension éminemment symbolique
D'une part, sa décision est d'abord motivée par des raisons sanitaires. Christian Flavier est conscient de l'impact négatif des pesticides sur la santé. "On sait que ces produits, malheureusement, entraînent bien souvent des cas de cancer qui peuvent toucher aussi bien des habitants que des agriculteurs eux-mêmes", rappelle le président PCF du Val-de-Marne.
D'autres part, cet arrêté a aussi une portée symbolique. Christian Favier a d'ailleurs conscience qu'il sera très certainement retoqué par le tribunal administratif. "Demain, on pourrait nous dire : 'vous avez été avertis, vous n'avez rien fait'."
Des mesures insuffisantes
Des dizaines de maires ont déjà pris des arrêtés anti-pesticides à l'échelle de leur commune. Mais pour le président PCF du Val-de-Marne, "en portant cela à l'échelle du département, on donne aussi un signe plus fort." De plus, Christian Favier estime que le ministre de l'Agriculture a un rôle important à jouer. Mais, "aujourd'hui, je trouve qu'il a tendance à plus écouter, d'une certaine manière, les lobbies qui continuent d'agir pour le maintien de l'usage de ces produits chimiques dans l'agriculture plutôt que d'entendre aujourd'hui les citoyens qui disent : 'Ça suffit maintenant, on veut des produits sains, on ne peut pas prendre de risques pour notre santé dans notre consommation quotidienne.'" Et selon lui, la bande de protection de 5 à 10 mètres autour des champs est une mesure insuffisante.
Enfin, Christian Favier trouverait très fort de sens que la France fasse une sortie anticipée du glyphosate bien que l'Union européenne l'ait autorisé jusqu'en 2022.
"On ne peut pas faire des déclarations en permanence sur la protection de la planète, sur la lutte contre le réchauffement climatique, la condamnation justifiée de ce qu'il se passe au Brésil par exemple et puis de l'autre, là où on est en responsabilité, où on peut prendre des mesures, ne pas les prendre réellement", conclut-t-il.
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