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Vidéo Surproduction d’œufs bio : le revers de la course à l'industrialisation

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Complément d'enquête. Surproduction d’œufs bio : le revers de la course à l'industrialisation
Complément d'enquête. Surproduction d’œufs bio : le revers de la course à l'industrialisation Complément d'enquête. Surproduction d’œufs bio : le revers de la course à l'industrialisation
Article rédigé par France 2
France Télévisions

L'alimentation bio se généralise dans les rayons de nos supermarchés. Pour alimenter ce marché en pleine expansion, la production s’est industrialisée à tel point que dans certains secteurs, il y a surproduction. Un producteur d'œufs témoigne dans "Complément d'enquête" de sa "déconversion" brutale après douze ans d'élevage bio. 

Dans les Côtes-d'Armor, Thomas Madec est un éleveur amer. En 2009, quand il s'est installé avec sa femme, confie-t-il devant la caméra de "Complément d’enquête", "on n'aurait jamais imaginé qu'on soit obligés du jour au lendemain d'arrêter cette production-là". Cela fait douze ans que le couple gère un élevage de 6 000 poules pondeuses bio. Mais depuis trois mois, elles ne le sont plus, "bio". 

De "bio" à "plein air standard"

Cette décision qui a beaucoup attristé sa femme ne vient pas de lui, se hâte-t-il de préciser. En cause, explique-t-il, "une surabondance d'œufs bio aujourd'hui sur le marché". Alors "qu'on avait plutôt tendance à croire que le bio avait les faveurs du consommateur, aujourd'hui, il y a un effondrement de la consommation". Devant la perte de débouchés pour leur production, certains éleveurs sont obligés de changer de catégorie, et de passer de "bio" à "plein air standard".

D'une alimentation 100% bio à un "tourteau de soja génétiquement modifié" 

Thomas Madec n'a pas eu le choix : c'est une coopérative qui lui confie les poules, et lui impose le mode d'élevage. Cette brutale "déconversion" a choqué l'éleveur et sa femme : "Emotionnellement, ça nous a beaucoup impactés", avoue-t-il. Avec une conséquence concrète qui le "gêne", un changement d'alimentation pour ses poules. Le 100% bio étant devenu trop cher par rapport au prix de vente de sa production, il a dû se rabattre sur un "tourteau d'extraction de soja cuit génétiquement modifié" – en effet, l'élevage en plein air autorise la nourriture OGM.

Si au départ, vous faites le choix du bio, c'est pas pour aller nourrir vos poules, demain, avec des OGM. Ce n'est pas quelque chose que je cautionne, du tout"

Thomas Madec, éleveur

à "Complément d'enquête"

En quatre années seulement, le nombre de fermes bio géantes en France s'est envolé. Il a augmenté de 211% pour les élevages de 12 000 à 23 000 poules ; et de 257% pour ceux de plus de 24 000 poules. Aujourd'hui, la surproduction menace d'autres secteurs bio, comme le lait et la production de viande porcine. Le revers de la course à l'industrialisation... 

Extrait de "Grandes surfaces : main basse sur le bio !", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 30 septembre 2021.

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