Alimentation : les civelles, un produit de luxe qui fait l’objet d’un trafic d’ampleur
Un produit de fêtes encore plus cher que le caviar et adoré des Asiatiques : la civelle est un alvin d’anguille. Son exportation est interdite car l’espèce est menacée. Mais des trafics se poursuivent.
Un petit poisson de quelques centimètres, qui a une grande valeur. La civelle est une espèce menacée, mais fait l’objet d’un trafic estimé à plus de 3 milliards d’euros par an. En France, ils sont seulement 600 à pouvoir la pêcher. Si la pratique est ancestrale, les professionnels le soulignent : il y a beaucoup moins de civelles qu’il y a trente ans. "On ne sait jamais combien et où on va en prendre, donc il faut chercher", décrit un pêcheur.
Un quart des civelles exportées illégalement vers l’Asie
Seul 40% de la pêche est revendue, tandis que le reste sert à repeupler les rivières européennes. L’exportation en dehors de l’Europe est interdite, mais depuis dix ans, un quart des civelles sont exportées vers l’Asie. En 2019, les douanes ont intercepté 1,2 tonne de civelles, équivalant à 3,6 millions d’euros. "On est sur des réseaux structurés de plusieurs personnes, pas le simple fait de tout un chacun ou d’un pêcheur qui pêche un peu plus qu’autorisé", rapporte un douanier. Si le produit est si convoité en Asie, c’est que la civelle s’y fait de plus en plus rare. Les prix s’envolent sur le marché noir, jusqu’à 4 000 euros le kilo.
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