Cet article date de plus de cinq ans.

Ce que l'on sait de Ronan Pointeau, le militaire français mort au Mali dans une attaque revendiquée par l'Etat islamique

Le brigadier de 24 ans avait rejoint ce pays au mois d'octobre, dans le cadre de l'opération Barkhane. Il est mort dans l'explosion d'un engin explosif au passage de son véhicule blindé.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le brigadier Ronan Pointeau est mort au Mali à l'âge de 24 ans, samedi 2 septembre 2019. (ARMEE DE TERRE)

Le corps de Ronan Pointeau, soldat tué au Mali dans le cadre de l'opération Barkhane, est attendu en France lundi 4 novembre. Ce militaire de 24 ans a été victime samedi matin d'une attaque à l'engin explosif au passage de son véhicule blindé dans la région de Menaka (est), près du Niger. Comme le veut la tradition, un hommage aura d'abord lieu à Paris, avant une cérémonie à la caserne de garnison de son régiment, à Valence (Drôme).

En mission avec la force Barkhane

Ronan Pointeau s'était envolé pour le Mali en octobre dernier. Alors qu'il faisait partie d'un détachement "engagé dans une escorte de convoi" à 20 kilomètres d'Indelimane, son véhicule militaire "a été frappé par un engin explosif" improvisé,  ont précisé le ministère de la Défense et l'état-major. Le véhicule a été retourné par la puissance de l'explosion, selon le 1er régiment de spahis cité par France Bleu Drôme Ardèche.

"Une équipe médicale présente sur place est aussitôt intervenue pour prendre en charge l'équipage du véhicule tandis qu'un hélicoptère Tigre sécurisait la zone, explique le communiqué. Après cette première intervention médicale, l'équipage du véhicule blindé léger a été évacué à l'aide d'un hélicoptère Caïman en direction de l'antenne chirurgicale de Gao." C'est là que le décès du brigadier a été constaté.

"Parmi les meilleurs" de sa formation

Né à Castres, ce fils de gendarme a passé son enfance à Lattes et Castelnau-le-Lez (Hérault), deux communes où les drapeaux ont été mis en berne après l'annonce de sa mort. "J’ai eu de nombreux témoignages de tristesse des amis de Ronan, résume le maire de Castelnau-le-Lez, Frédéric Lafforgue, interrogé par Midi libre. Je ne vous cache pas que [la commune] est en deuil avec l’annonce de ce drame."

Ronan Pointeau a intégré l'armée de terre en juin 2016 et s'est distingué d'emblée "en se classant parmi les meilleurs", écrit l'état-major dans un hommage. "Sportif aguerri et endurant, il a le goût de l’effort et se montre très à l’aise sur le terrain", ajoute le communiqué.

Le jeune militaire a changé de spécialité en 2018 pour devenir cavalier porté sur véhicule blindé léger, puis il a effectué, de février à juin 2018, une première mission au sein de l'opération Barkhane au Tchad, en tant que tireur de précision. Il a ensuite été promu brigadier au mois de janvier.

"Son enthousiasme, son caractère enjoué et son autorité naturelle lui permettent d’être un subordonné de confiance et un élément moteur parmi ses pairs", souligne également l'état-major. 

Une carrière passée chez les spahis

Ronan Pointeau faisait partie du 1er régiment de spahis de Valence. Basés dans la préfecture de la Drôme, ces 750 militaires, héritiers des traditions du prestigieux régiment de spahis marocains, participent à la plupart des opérations extérieures françaises. Lors des cérémonies, ils portent un burnous (une longue cape) et sont coiffés d'une chéchia en laine.

Ce régiment a déjà été endeuillé le 21 février 2018, avec la mort du sergent-chef Emilien Mougin et du brigadier-chef Timothé Dernoncourt par l'explosion d'une mine artisanale au passage de leur véhicule entre les villes de Gao et Menaka, dans la zone dite "des trois frontières". Au Mali, "le régiment est souvent présent et durement éprouvé", résume le maire de Valence, Nicolas Daragon, dans un communiqué. "Ils sont toujours dans nos cœurs et nos mémoires." Une centaine de spahis sont engagés au Mali et ils ne rentreront pas avant la fin de la mission, prévue en février prochain.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.