Céline Tran, ancienne actrice X : "Si on décide de faire du X, c’est quand même pour s’éclater, transgresser, se faire plaisir."
À l’occasion de la sortie de son livre, "Ne dis pas que tu aimes ça", l’ancienne actrice porno Céline Tran parle émancipation, industrialisation du X, porno féministe et reconversion.
Ancienne actrice porno sous le nom de Katsuni, aujourd’hui comédienne, Céline Tran sort "Ne dis pas que tu aimes ça" aux éditions Fayard, en librairie le 7 mars.
Le porno comme moyen d’émancipation
Pour l’ancienne actrice porno, le X a été un moyen de s’émanciper, de se découvrir. Si elle ne considère pas pour autant le porno comme "la seule manière de s’éclater", elle regrette qu’avoir du plaisir à exercer son métier et utiliser son corps soit considéré comme quelque chose d’obscène. C'est au contraire quelque chose qu'elle revendique, en disant : "je fais du X et j’aime ça."
Forte d’une carrière aux États-Unis, Céline Tran y note les meilleures conditions de travail, et un public différent, plus chaleureux et respectueux. Une différence qui tient au respect des Américains pour les gens "qui réussissent, qui font de l’argent et qui se construisent tout seuls." Tout le contraire d’une "hypocrisie française", qui viendrait selon elle d’un mélange d’héritage judéo-chrétien et de tabous vis-à-vis du sexe et de l’argent.
L’industrialisation du métier l’a poussée à se reconvertir
Elle regrette l’industrialisation des métiers du X, qui a entraîné des "tournages plus formatés et moins humains". C'est ce qui l'a poussée à quitter ce milieu dans lequel elle ne se reconnaissait plus car, dit-elle : "Il y avait un côté tellement industrialisé qu’on en perd l’essence même de la sexualité qui est l’échange. C’est con mais c’est quand même la base."
Actuellement auteure et comédienne, elle considère que la reconversion est difficile quel que soit le milieu professionnel. Elle conseille aux actrices porno voulant quitter le milieu de ne pas écouter le bruit: "Concentrez-vous sur vous parce que la solution c’est vous."
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