Covid, traçage numérique, déconfinement : les mots du coronavirus entrent dans l'édition 2021 du dictionnaire Le Robert
Sur toutes les lèvres mais absent du lexique, le mot "déconfinement" fait enfin son entrée dans le dictionnaire à côté de mots moins réjouissants comme "covid".
Ces mots du confinement rentrés dans l’usage vont bientôt être inscrits dans le dictionnaire. Confinement, justement. Déjà présent dans la précédente version du Robert, il se verra accompagner du mot déconfinement, dans sa nouvelle version numérique.
Des mots entrés dans l'usage quotidien aussi vite que la pandémie
"Parfois, tout s'emballe, et des mots qu'on n'avait pas forcément vus venir s'imposent massivement dans l'usage courant. C'est ce qui arrive avec les mots covid, déconfinement (...) télétravailler ou encore téléconsultation, passés dans l'usage quotidien avec la même brusquerie et la même rapidité que la pandémie à laquelle il nous faut faire face", ont expliqué jeudi 28 mai les rédacteurs du Petit Robert en présentant l'édition 2021 de leur dictionnaire.
Alors que l’application Stopcovid a reçu le feu vert du Parlement, le traçage numérique fait son entrée au Robert. Des termes médicaux également, répétés depuis le début de la pandémie, comme le patient zéro, la téléconsultation ou encore l’immunité collective. Enfin, Covid apparaît aussi dans le dictionnaire : nom masculin ou féminin, précise le Robert. Même si l’Académie préconise le féminin. Ces dictionnaires valorisent l’usage d’une langue toujours mouvante.
Les précautions martelées pendant deux mois vont aussi apparaître sur ces pages. Plusieurs définitions ont été complétées. Ainsi, au mot "barrière" est venue s'ajouter l'expression "geste, mesure barrière" (précaution prise dans la vie quotidienne pour limiter la propagation d'un virus, d'une maladie). A la définition de "cluster" on trouve aussi désormais "foyer épidémique".
Et en dehors de la sphère sanitaire...
Les mots nouveaux de la version papier de l'édition 2021 du Petit Robert (en librairie à partir du 4 juin) ne se limitent pas à la sphère sanitaire. Parmi les mots nouveaux on relève "cloud", "collapsologie" ou "sexto". Si beaucoup de nouveaux mots sont d'origine anglo-saxonne on se régale avec les mots venus de la francophonie. On apprend ainsi qu'en Belgique, lorsqu'il fait "douf", c'est que le temps est lourd. On qualifie de "nareux" ceux qui se montrent difficiles quant à la propreté de la nourriture et des couverts. Un "succès bête" est un succès considérable alors qu'un "bête papier" est un papier ordinaire, sans importance.
"Avoir le cul dans le beurre", c'est vivre dans l'aisance. Quant à l'expression "pincer son français", elle signifie "parler le français avec une certaine préciosité ou avec l'accent parisien".
En Suisse, on peut être "déçu en bien", c'est-à-dire agréablement surpris, et "bobet" signifie "idiot, nigaud". Au Canada, "se désâmer" veut dire "se donner beaucoup de mal". Une personne "bête" est méchante ou désagréable. "Partir à l'épouvante", c'est partir à toute vitesse. Certains découvriront aussi que les Canadiens disent "ça prend" pour "il faut" et que "faire un petit velours à quelqu'un", c'est lui faire plaisir.
"Loin d'être restée confinée, la langue française telle que la présente ce dictionnaire manifeste sa vitalité, sa force d'expansion, son ouverture et, pour employer un mot à la mode, sa résilience cette année", s'est félicité le linguiste et lexicographe Alain Rey.
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